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Comprendre la nouvelle flambée de cas de Covid-19 en France en quatre graphiques

Un nombre de contaminations au coronavirus qui rebondit, des taux d'incidence qui crèvent le plafond dans certains départements : voici pourquoi l'évolution de la situation sanitaire en France inquiète le gouvernement.

Article rédigé par Pierre-Louis Caron, Rachel Rodrigues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les derniers chiffres de l'épidémie de Covid-19 alertent les autorités françaises. (FRANCEINFO)

Après une courte accalmie, les voyants sont de nouveau au rouge. "Nous sommes entrés dans une quatrième vague du virus", a d'ailleurs confirmé Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, lundi 19 juillet, à l'issue du Conseil des ministres réuni afin d'adopter le projet de loi sur l'extension du pass sanitaire. Dans un contexte de rebond épidémique au niveau européen depuis le début du mois de juin avec le très contagieux variant Delta, la France n'échappe pas au phénomène. Voici quatre graphiques pour mieux comprendre l'ampleur de la situation. 

Le nombre de cas repart à la hausse

En chute constante depuis la mi-avril, le nombre de nouvelles contaminations est reparti à la hausse fin juin. Désormais, la France enregistre plus de 8 000 par jour en moyenne, avec un pic à 12 532 nouvelles contaminations datant du dimanche 18 juillet. Une hausse sensible qui coïncide avec la progression du variant Delta en France, décrit comme beaucoup plus contagieux par les spécialistes.

Alors qu'elle ne représentait que 0,2% des nouvelles contaminations début mai en France, cette souche du Sars-CoV-2, le virus responsable du Covid-19, est devenue largement majoritaire dans le pays. Dans certains départements, comme la Somme ou les Landes, elle représente désormais plus de 80% des cas nouvellement détectés.

Le taux d'incidence explose par endroits

Dans le viseur du gouvernement, 43 départements affichent désormais des taux d'incidence qui dépassent largement les 50 cas positifs pour 100 000 habitants. Soit le seuil d'alerte fixé par les autorités. C'est notamment le cas en Charente-Maritime, en Gironde, dans l'Hérault, en Haute-Corse et dans les Pyrénées-Orientales. L'Outre-mer n'est pas épargné, avec un taux d'incidence record de 574 relevé en Martinique la semaine dernière. Par endroit, les taux d'incidence grimpent en un temps record : +200% dans l'Hérault, +314% en Haute-Corse et +763% en Charente-Maritime, sur la seule semaine du 9 au 16 juillet.

Cet indicateur est toutefois à prendre avec précautions, car il n'implique pas forcément une hausse des hospitalisations. En Nouvelle-Aquitaine, par exemple, où ces taux bondissent, "aucune suractivité à l'hôpital" n'a pour l'instant été observée. "Attention, ça ne veut pas dire qu'il faut tout relâcher", alertait sur franceinfo l'épidémiologiste Laurent Filleul, responsable de la cellule régionale de Santé publique France. "Toute notre attention doit aussi se porter sur les personnes qui ont des facteurs de risques et qui ne sont pas encore vaccinées."

Les jeunes sont les plus contaminés

Le virus circule tout particulièrement chez les jeunes et plus particulièrement dans la tranche d'âge des 20-29 ans, qui a le taux d'incidence le plus élevé : 229 cas pour 100 000 habitants au 16 juillet. Chez les jeunes âgés de 10 à 19 ans, Santé publique France recensait 119 cas pour 100 000 habitants à la même date. En cause : un taux de vaccination plus faible que chez d'autres tranches d'âge. Ainsi, 50% des 18-29 ans ont reçu au moins une dose du vaccin, contre près de 73% chez les 50-59 ans ou encore 91% chez les 70-79 ans.

Le contexte estival explique également cette montée en flèche des cas, à travers la multiplication des soirées festives chez les jeunes, parfois créatrices de clusters, comme le 9 juillet dernier dans une boîte de nuit bordelaise dont au moins 35 participants sont sortis contaminés par le Covid-19. Un scénario qui rappelle finalement celui de l'été 2020, marqué par cette même explosion des cas chez les jeunes.

Les Pyrénées-Orientales sont le département le plus touché

En pleine saison estivale, le département touristique des Pyrénées-Orientales se retrouve au cœur de la flambée épidémique, avec le plus haut taux d'incidence de la France métropolitaine : 345,3 cas pour 100 000 habitants. Un niveau jamais atteint depuis octobre 2020. Les cas se sont envolés en un temps record, en augmentant notamment de près de 375% entre le 6 et le 13 juillet. Les jeunes sont les plus concernés par cette nouvelle vague, avec un taux d'incidence de 1 149 chez les 20-29 ans sur la semaine du 15 juillet.

L'arrivée en masse de vacanciers depuis le début de l'été a joué un rôle déterminant dans cette explosion des cas, affirmait le préfet du département, Etienne Stoskopf, sur france info, le 17 juillet dernier. La proximité des Pyrénées-Orientales avec l'Espagne, et notamment la Catalogne, gravement touchée par cette flambée épidémique depuis quelques semaines, explique également cette augmentation. En réaction à cette résurgence record des cas, les autorités ont imposé la fermeture de tous les bars et restaurants de 23 heures à 6 heures, jusqu'au 2 août prochain. Le port du masque est également de nouveau obligatoire, sous peine d'une amende de 135 euros.

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