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Notre-Dame de Paris : "J’espère que courant 2021, on commencera la restauration à proprement dite" déclare le recteur archiprêtre de la cathédrale

Monseigneur Patrick Chauvet, recteur archiprêtre de Notre-Dame de Paris, évoque le calendrier des travaux, ses espoirs et son sentiment un an après l'incendie de la cathédrale.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Fidèle priant devant la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 15 avril, pendant que le bourdon résonne, un an après l'incendie de l'édifice.  (BENJAMIN  ILLY / RADIOFRANCE)

"J’espère que courant 2021, on commencera la restauration à proprement dite" de Notre-Dame, déclare le recteur archiprêtre de la cathédrale Monseigneur Patrick Chauvet, invité de franceinfo le 15 avril 2020, en ce jour du premier anniversaire de l’incendie de l’édifice parisien dont le bourdon a résonné à 20h.

Pour Mgr Chauvet, le retentissement de la deuxième cloche la plus lourd de France est un signe : la cathédrale "reprend vie" et "a dit à la France qu’il ne fallait pas désespérer" en cette période de crise sanitaire due au coronavirus, déclare celui qui dit croire en la promesse de reconstruction de Notre-Dame d’ici 2024 formulée par Emmanuel Macron. Même si selon lui, "tous les travaux extérieurs ne seront pas terminés" à ce moment-là.

franceinfo : Qu’avez-vous ressenti lorsque le bourdon de Notre-Dame a résonné ce 15 avril 2020 à 20h, un an après l’incendie de la cathédrale ?

Mgr Patrick Chauvet : Quand le bourdon sonne, c’est que c’est un moment important, qui touche soit l’histoire de la France, soit l’histoire de l’Église. La dernière fois qu’il a sonné de la même façon, c’était pour les obsèques de Jacques Chirac. Sinon le bourdon sonne pour les ordinations sacerdotales, pour les grands événements comme la Libération de Paris, ou quand il y a un drame dans notre pays. Et j’ai souhaité, outre pour se rappeler de l’incendie de Notre-Dame en ce premier anniversaire forcément triste, qu’il puisse sonner à 20h pour penser à toutes celles et ceux qui se donnent sans compter, à toutes les familles blessées. Notre-Dame est une vielle dame de 855 ans, blessée elle aussi. Elle voulait exprimer sa proximité auprès de tous les Français qui souffrent, et je sais qu’ils sont très nombreux.

Emmanuel Macron a rappelé, à l’occasion de ce triste anniversaire, sa promesse de reconstruire Notre-Dame en cinq ans. Y croyez-vous toujours ?

Oui, j’y crois. Mais il faut savoir de quoi l’on parle quand on évoque ces cinq ans. Dans cinq ans, l’archevêque de Paris ainsi que les recteurs pourront rentrer dans la cathédrale. Mais il faut notamment réhabiliter les voûtes qui sont très abîmées, la charpente, le toit… Ces opérations peuvent prendre trois bonnes années. Il faut également dépolluer la cathédrale et la nettoyer à l’intérieur. Mais tous les travaux extérieurs ne seront pas terminés en cinq ans, ce n’est pas possible. Il y a beaucoup de pierres à changer, tous les arcs-boutants du chevet à refaire, tout comme la flèche… Je pense que je serais déjà au ciel quand les travaux de Notre-Dame seront entièrement terminés. Je pourrais la voir en 3D, ce sera bien (rires). Plus sérieusement, c’est vrai que le chantier est aujourd’hui fermé. Il rouvrira quand on pourra de nouveau travailler. La grande difficulté qui subsiste, c’est cet échafaudage qui est soudé et que l’on doit enlever, découper. Ça va prendre du temps. Quand on aura terminé cela, on pourra dire que la cathédrale est sauvée à 100%. Ensuite, on va pouvoir évaluer l’état des dégâts, parce qu’on ne sait pas ce qu’il se passe sous cet échafaudage. J’espère que courant 2021, on commencera la restauration à proprement dite.

C’était important que Notre-Dame revive un peu avec le Vendredi saint ce bourdon qui résonne ?

Oui, elle reprend vie. Elle nous dit surtout qu’elle est blessée, mais bien vivante. Notre-Dame est encore là. Comme une vielle dame, aimée de tous les Français, elle veut participer à la vie de notre pays. Lors du Vendredi saint, elle a pu exprimer sa compassion. Grâce au bourdon, elle a pu dire à la France qu’il ne fallait pas désespérer, et qu’il fallait avancer.

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