Le brief éco. Le Covid-19 renforce le clivage entre "cols blancs" et "cols bleus"
Les observateurs pensent que si la France peut continuer à tourner malgré la crise du Covid-19, c'est grâce aux petits salaires.
Le monde du travail est durement secoué pas la crise du coronavirus. Entre chômage partiel, télétravail, celles et ceux qui sont obligés d’être sur le terrain pour assurer l’essentiel des services dont nous avons besoin au quotidien, le clivage est de plus en plus important.
Le débat est en train de monter en France : politiques, syndicats, observateurs… Beaucoup soulignent que si la France peut continuer à tourner malgré la crise du Covid-19, c’est grâce aux "smicards", ces petits salaires qui travaillent au risque de leur santé dans le commerce, la distribution, les livraisons à domicile. La liste est très longue, impossible d’être exhaustif. L’institut d’études Odoxa a regardé cela de près à travers une enquête réalisée pour franceinfo, France Bleu, le magazine Challenges et la société de conseil Adviso Partners.
Une enquête de terrain
Cette étude est baptisée "baromètre des économies régionales confinées". L’objectif était d’appréhender le rapport des Français au travail en général, au télétravail en particulier. Résultat : 45% des actifs ne travaillent plus du tout. C’est donc près de la moitié des employés. Et parmi celles et ceux qui restent actifs, seulement un sur quatre se rend encore physiquement au travail. Les autres exercent depuis leur lieu de confinement à domicile. C’est le cas de 41% des actifs en Île-de-France, 11% en Normandie, par exemple.
Multiplicateur d’inégalités
Ce qui ressort de cette enquête est que le Covid-19 joue comme un facteur multiplicateur des inégalités face au travail. Les cadres installés confortablement devant leur écran en télétravail à domicile d’un côté, de l’autre les classes populaires sur le terrain, en "présentiel" comme le dit ce mot qui est en train de s’imposer dans la langue française. Craintes de beaucoup d’employés face à l’exposition au coronavirus. L’enquête Odoxa montre que sept actifs sur dix disent avoir peur d’attraper le virus en se rendant au travail. Un actif sur quatre a même peur de perdre son emploi à cause de l’épidémie.
Mais tout n’est pas négatif : l’image des entreprises restées actives sort renforcée ; et les patrons vont devoir s’adapter à une demande croissante : les trois quarts des Français interrogés souhaitent que le télétravail se développe davantage après la crise. À bon entendeur salut.
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