"Les enfants étaient debout sur une chaise" : quand les contractuels appelés en renfort dans les écoles sont dépassés
Pour faire face aux absences des enseignants à cause du Covid-19, le gouvernement a annoncé un renfort de 3 300 contractuels, après la grève très suivie du 13 janvier dernier. Si l'appel à ces non-fonctionnaires n'est pas nouveau, cela se passe parfois dans des conditions compliquées.
C'était une promesse après la grève très suivie du 13 janvier dans l'Education nationale qui manifestait contre les protocoles sanitaires changeants : le ministère de Jean-Michel Blanquer a annoncé un renfort de 3 300 contractuels dans les écoles pour faire face aux absences des enseignants.
Au départ, cette directrice d'une école parisienne était heureuse de voir arriver deux personnes pour remplacer des collègues malades, atteints par le Covid-19, mais elle a très vite déchantée. "On est intervenus plusieurs fois où les enfants étaient debout sur une chaise, qui se jetaient au sol les uns sur les autres..."
Ces contractuels n'ont visiblement aucune expérience dans le métier : la directrice prévient sa hiérarchie, l'inspection académique, qui dépêche des conseillers pédagogiques. Mais impossible de rattraper toute une formation d'enseignant. "Ils ne connaissaient pas les programmes des enfants. Ça fait plus de vingt ans que j'enseigne. Je n'ai jamais vu ça".
L'ambiance est habituellement chaleureuse dans cette école dynamique d'un quartier populaire de Paris. Mais voir une situation si chaotique écœure rapidement les autres enseignants.
"La personne ne savait pas qu'il fallait faire l'appel, ne savait pas remplir un cahier d'appel."
Une enseignanteà franceinfo
"C'est très humiliant aussi pour nous, notre profession, confie une enseignante, parce que ça ne viendrait à l'esprit de personne de mettre quelqu'un pour remplacer un médecin s'il n'est pas formé."
Inquiétude des parents
Les parents se mobilisent alors : ils écrivent des courriers pour alerter les autorités, raconte cette mère d'élève. "Qu'est-ce qu'on attend pour nos enfants ? On attend un peu mieux que juste de la garderie. Si l'école prend notre enfant, peut les garder toute la journée et qu'on peut aller travailler, on est contents. Mais en fait, on attend plus. Au niveau de la sécurité, ça pose problème. Et j'espère qu'on n'aura pas de drame."
Devant les difficultés, l'un des deux contractuels a jeté l'éponge après deux jours et demi d'école. Sollicités, les services de l'Education nationale n'ont pas souhaité répondre à nos questions.
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