Covid-19 : comment s'organise la recherche des "patients zéro" dans l'Oise ?
Les autorités de santé cherchent à déterminer la ou les personnes à l'origine de la contamination de deux cas positifs au coronavirus qui n'avaient pas voyagé dans une zone à risque.
Comment ont-ils été contaminés ? Deux hommes de 55 ans et 60 ans travaillant dans l'Oise ont été infectés par le coronavirus Covid-19 alors qu'ils "ne s'étaient pas rendus dans des zones d'exposition à risque", a annoncé, mercredi 26 février, l'agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France. Une cellule de crise a été mise en place dès mardi et des investigations lancées "pour déterminer la source de ces deux contaminations". A ce stade, aucun point commun entre les deux patients, dont l'un est mort à Paris mardi soir, n'a été révélé. On sait simplement qu'ils vivaient et travaillaient dans un triangle de 40 km.
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Voici comment les autorités tentent d'identifier la ou les personnes ayant transmis le virus à ces deux hommes.
Première étape : trouver les "personnes contacts"
Pour remonter la chaîne de transmission, les autorités de santé ont lancé une procédure de "contact tracing". Répondant à des "protocoles standardisés", selon Santé publique France, cette procédure doit permettre d'"identifier et contacter toutes les personnes ayant été en contact étroit" avec les deux patients lorsqu'ils étaient contagieux. L'objectif est double : trouver le ou les "patients zéro" qui ont transmis le virus, mais aussi s'assurer que les deux hommes n'aient pas infecté d'autres personnes à leur tour.
Le processus d'identification débute généralement par un interrogatoire du patient, comme cela a été le cas à Annecy, où le cas positif d'un homme de 64 ans a été révélé mardi. Ce patient a fourni une liste d'une soixantaine de "sujets contacts", d'après l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes.
Mais il arrive que le malade ne soit pas en état d'être entendu. Ainsi, l'enseignant de 60 ans mort à Paris se trouvait déjà dans un état grave, mardi, lorsqu'il a été testé positif au Covid-19. "Une enquête a été lancée en pleine nuit pour retracer l'ensemble de son histoire de soins, les établissements qu'il avait fréquentés, les transports sanitaires utilisés", selon le directeur général de la santé, Jérôme Salomon. Ses proches ont aussi été entendus.
Deuxième étape : interroger les "personnes contacts"
Des épidémiologistes sont chargés de contacter les personnes identifiées (famille, amis, collègues, voisins de transports en commun, personnel soignant…) pour les classer selon trois niveaux de risque : nul/négligeable, faible, modéré/élevé. Le plus haut niveau correspond à "des contacts étroits, en face-à-face, à moins d'un mètre, sur une durée suffisamment prolongée, 10-15 minutes", selon Santé publique France.
A l'inverse, le plus bas niveau concerne les soignants qui étaient bien protégés par leur équipement ou des personnes "qui ont des contacts très occasionnels et furtifs" avec le malade. "Si vous le croisez dans la rue, il n'y a pas de raison d'avoir une transmission", souligne Santé publique France.
A cette étape, les autorités ont annoncé, jeudi soir, avoir identifié "un regroupement de 12 cas reliés" aux malades de l'Oise, "qui semblent liés entre eux par une chaîne de contamination". Parmi ces personnes, "trois ont été diagnostiquées sur la base militaire" de Creil, où le patient de 55 ans travaille comme chauffeur civil. Ces nouveaux cas confirmés sont des "contacts professionnels ou familiaux" des deux premiers malades et avaient, pour certains, quitté la région lorsqu'ils ont été "contactés pour être testés". "La recherche et le diagnostic des personnes contacts se poursuit" vendredi – d'autant qu'il s'agit désormais d'identifier et de contacter les "personnes contacts" liées à chacun des nouveaux cas découverts.
Troisième étape : délivrer des consignes adaptées à chacun
Après la phase d'identification et de classification, des instructions sont données aux personnes selon leur niveau de risque. Celles présentant le risque le plus élevé sont priées de rester chez elles pendant quatorze jours, de prendre leur température deux fois par jour et de se signaler aux autorités de santé si elles présentent des symptômes. Les autorités sanitaires leur téléphonent tous les jours pour assurer un suivi actif.
Dans l'Oise, tous les proches des deux patients ont été pris en charge pour faire l'objet de tests de contamination, selon RTL. Environ 200 agents hospitaliers travaillant dans les hôpitaux de Creil et Compiègne, où ont séjourné les deux patients, ont été confinés chez eux. Des personnes ayant fréquenté la même piscine que le patient de 55 ans doivent être dépistées, ajoute Le Courrier picard.
Les personnes au niveau de risque intermédiaire doivent aussi prendre leur température deux fois par jour pendant deux semaines et se signaler en cas de symptômes ou de fièvre, mais peuvent sortir. Enfin, les personnes dont le niveau de risque est jugé nul/négligeable n'ont rien de particulier à faire.
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