Élargissement de la vaccination : "On est là pour vacciner, on n'est pas là pour faire un travail de flic", réagit la Confédération des syndicats médicaux français
Les personnels de santé qui sont chargés de vacciner les Français n'ont "aucun moyen de contrôle" et ce n'est pas leur rôle affirme Luc Duquesnel, président de la branche "généraliste" de la Confédération.
Comment contrôler la distribution des vaccins ? Alors que quatre millions d'adultes souffrant d'obésité ou de pathologies lourdes deviennent éligibles à la vaccination ce samedi 1er mai, le président de la branche "généraliste" de la Confédération des syndicats médicaux français Luc Duquesnel estime sur franceinfo que les personnels présents dans les centres de vaccination sont "là pour vacciner, pas pour faire un travail de flic".
franceinfo : Cet élargissement de la vaccination est-il une bonne nouvelle pour vous ?
Luc Duquesnel : Tout cela va dépendre des centres de vaccination. On n'a aucun moyen de contrôle. Autant pour certaines maladies, je pense à l'obésité, mais aussi, éventuellement, quelqu'un qui arrive avec de l'oxygène, on imagine qu'il y a un problème respiratoire. Par contre, pour beaucoup d'autres, on est dans l'impossibilité et le tout c'est d'arriver à respecter ces critères. C'est très bien de prendre toutes ces personnes qui font des formes graves lorsqu'ils sont touchés par le covid. Mais on n’est pas là dans les centres de vaccination pour contrôler, pour faire des interrogatoires et pour demander les prescriptions des patients. On est là pour vacciner. On n'est pas là pour faire un travail de flic. Donc l'idéal, c'est les certificats d'éligibilité faits par le médecin traitant, car c'est lui qui connaît le mieux le patient.
La vaccination va aussi répondre à un stress et une inquiétude de ces patients ?
Bien entendu, puisque ces patients savaient très bien que s'ils étaient contaminés, ils avaient beaucoup plus de risques de faire des formes graves et de se retrouver hospitalisés en service de réanimation avec aussi un risque de décès. C'est aussi important au-delà du Covid. Aujourd'hui, on sait qu'il y a bon nombre d'établissements où on a ralenti énormément toutes les interventions chirurgicales, il y a plein de retards de diagnostic, d'interventions qui ont été annulées et qui entraînent aussi des conséquences très graves pour des patients, des personnes qui ont d'autres maladies chroniques et qu'on ne peut pas prendre en charge depuis deux mois. C'est essentiel de mettre moins en tension notre système de santé hospitalier de façon à pouvoir prendre en charge tous les gens.
Le déconfinement qui se profile, c'est un soulagement ou un motif d'inquiétudes pour les médecins ?
Les courbes vont dans le bon sens. On a tous envie de pouvoir prendre un café en terrasse, mais on sait qu'il va falloir plusieurs facteurs de façon à diminuer le risque de contamination. D'abord, ça veut dire se faire vacciner, vacciner les enfants, et il va toujours falloir prendre des précautions. Aujourd'hui, on n'est pas sauvé.
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