"Ça permet aux gens de ne pas faire à manger tous les jours" : pendant le confinement, cafés et restaurants misent sur la vente à emporter
Certains établissements ont rouverts leurs portes et repris une activité à emporter, pour le plus grand plaisir des clients. Mais tous les professionnels ne franchissent pas le pas, de peur de ne pas être rentables.
Le 11 mai, la plupart des magasins pourront rouvrir leurs portes à la faveur du déconfinement. Ce ne sera pas le cas tout de suite, en revanche, pour les cafés, les bars et les restaurants. Alors en attendant, de plus en plus de ces commerces se réinventent et se lancent notamment dans la vente à emporter.
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Dans une brasserie de l'est parisien, il y a comme une petite musique de reprise avec la cloche qui tinte entre la cuisine et la salle. La salle dans laquelle les clients n’ont évidemment pas le droit de s’asseoir reste déserte. C’est par téléphone qu’on passe commande. Le serveur propose un dessert et une boisson au client à l'autre bout du fil. Cela fait cinq jours que David a rouvert ce café-restaurant. En temps normal, ils sont 20 à travailler ici, mais en ce moment, seulement quatre.
À l’intérieur, tout a été réorganisé pour permettre aux clients de venir chercher leurs commandes, explique le serveur. Les clients entre un par un, "après les gens attendent dehors, avec la distance toujours, pour récupérer leur commande. On essaye d'être assez rapide, histoire que ça ne crée pas de bouchons" trop importants à l'extérieur.
Rouvrir et revoir des clients, même brièvement, "ça redonne de la vie un peu, sourit David. Les gens, ça leur fait du bien aussi de voir que leur quartier se réveille. Et en même temps, ça leur permet de pouvoir manger autre chose. De ne pas être obligés de faire à manger tous les jours, de pouvoir boire un vrai café."
Un café avec nos machines traditionnelles, ce n'est pas la même chose.
David, serveur dans une brasserie parisienneà franceinfo
Là, c’est un café qu’on peut emporter. Un peu plus loin, dans une brasserie près du parc des Buttes-Chaumont, c’est une bière ou plus raisonnablement une glace, comme Hélène : "On se promenait et on a vu qu'il y avait enfin des commerces qui étaient ouverts donc ça fait plaisir. Et puis, c'est des magasins qu'on ne veut pas voir fermés quand tout rouvrira. Surtout les cafés, on a quand même peur que ça ferme et qu'il n'y ait plus que des grandes chaînes."
Mais il n’y a pas grand monde dans ces brasseries, restaurants ou cafés, regrette Saber, un ouvrier qui travaille et habite dans le quartier : "Là, c'est mort partout, c'est mort ! Moi, je connais plein de cafés mais ils ne veulent pas rouvrir parce qu'à emporter ça ne vaut pas le coup. L'électricité, le salarié pour faire quoi ? Peut-être une quinzaine de sandwichs. Ça ne sert à rien, c'est mieux qu'ils restent fermés pour le moment. Il faudra que le gouvernement les aide à tenir parce qu'il y a beaucoup, beaucoup de sociétés, croyez-moi, qui vont fermer."
Derrière le comptoir improvisé, masque sur le visage, le patron approuve. Pas de réouverture possible avant au mieux le 2 juin, à condition de tenir jusque-là.
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