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"Ça me paraissait complètement hors sol", témoignent ces parents qui ne vont pas envoyer leurs enfants à l'école

Jusqu'à présent il y avait le choix, désormais la présence des enfants à l'école est obligatoire, et cela dès le lundi 22 juin. Une décision qui ne fait pas l'unanimité.

Article rédigé par Aurélien Thirard - Edité par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Dans une salle de classe d'une école de Vesoul (Haute-Saône), des tables vides sont placées à côté des élèves afin de garantir le respect de la distanciation physique, le 14 mai 2020. (JEAN-FRANÇOIS FERNANDEZ / RADIO FRANCE)

"Je trouve que la décision est très rapidement prise". Chez Michel et Huguette, aux Lilas (Seine-Saint-Denis), c'est décidé, leurs deux enfants ne retourneront pas à l'école lundi 22 juin. "Je trouve qu'il n'y a pas de transition, déplore Huguette. Ça me paraissait complètement hors sol, pas du tout adapté même et donc pour moi il était évident que les enfants ne retourneraient pas à l'école". Michel ajoute : "Et puis les enfants, eux non plus, n'étaient pas trop partants !"

Aÿel et Zayi, respectivement en classe de CM2 et CE2, ne diront pas le contraire. L'école, ce sera sans eux. "Je préfère rester ici quand même au lieu de prendre des risques", explique le jeune garçon. Sa petite soeur confie que si elle était retournée à l'école, "on n'aurait pas trop fait attention... On se fait des câlins, on joue à chat, à cache-cache..."

Michel et son fils Aÿel, à leur domicile. (AURELIEN THIRARD / RADIO FRANCE)

Le manque de distances interroge

C'est bien l'impossibilité de respecter la fameuse distanciation physique qui refroidit de nombreuses familles. Un nouveau protocole sanitaire supprimant les règles de distanciation physique en maternelle et instaurant une relative souplesse en élémentaire et au collège a été rendu public dans la soirée du 17 juin, pour permettre sa mise en place. À Nantes, Sophie n'a vraiment pas envie de voir sa petite Adèle, 3 ans et demi, retourner en petite section de maternelle. "On s'est confiné avec beaucoup de précautions, on a bien respecté ce qu'on nous demandait, explique la maman. Pour nous, c'est comme si on se mélangeait avec les 26 autres parents, donc ça devient un vrai collectif, et aujourd'hui ce n'est pas vraiment ce que l'on souhaite."

On est un petit peu dans une bulle, on y est très bien, c'est très confortable et ce cap, c'est vraiment quelque chose qui est difficile à passer aujourd'hui.

Sophie

à franceinfo

Quand ce n'est pas pour des raisons sanitaires, les parents contestent la façon dont leurs enfants seront accueillis. Valentine habite dans le sud de la France, pas question pour elle de changer ses plans pour son fils Paulin, élève en primaire. Il est retourné à l'école dans un premier temps avant de retourner chez ses grands-parents. "Ils sont en dispersion, il n'est pas du tout avec sa maîtresse, donc c'est vraiment de la garderie et pas vraiment de l'école, raconte-t-elle. Moi, c'était plus par un souci d'organisation familial que je me suis organisée comme cela, mais vraiment finalement pas de regrets, vu les circonstances de la reprise."

Cette décision peut coûter, en théorie, à ces parents un avertissement, et même jusqu'à une amende de troisième classe, de 750 euros. Peu de risque toutefois que les familles soient punies, le ministère de l'Education nationale compte se montrer compréhensif.

Ces parents opposés au retour à l'école pour leurs enfants : écoutez le reportage d'Aurélien Thirard

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