Coronavirus : parents, profs ou enfants à risques, la rentrée obligatoire du 22 juin s'applique-t-elle à tous ?
Les écoles et collèges doivent accueillir tous les élèves à partir de lundi, mais de nombreux internautes s'interrogent sur l'obligation d'y retourner en cas de vulnérabilité au Covid-19.
Les "crèches, écoles et collèges rouvriront pour tous à partir du 22 juin", a annoncé le président de la République, Emmanuel Macron, le 14 juin. Alors que le retour à l'école et au collège se poursuit et s'amplifie de semaine en semaine, il devrait être "obligatoire" dès lundi. La nouvelle d'un retour théorique pour tous, pour deux semaines, a suscité de nombreuses interrogations. Un nouveau protocole sanitaire supprimant les règles de distanciation physique en maternelle et instaurant une relative souplesse en élémentaire et au collège a été rendu public dans la soirée du 17 juin, pour permettre sa mise en place.
Des questions restent pourtant en suspens. "On doit venir à l'école", a tranché Jean-Michel Blanquer, jeudi 18 juin, au micro de franceinfo. Cette obligation s'appliquera-t-elle également aux enfants dits "à risque", ou dont les parents ont des problèmes de santé ? Franceinfo répond à ces questions que se posent de nombreux internautes.
Je suis une personne vulnérable : dois-je remettre mes enfants à l'école ?
"Je suis greffée, donc vulnérable, mes enfants sont-ils obligés de retourner au collège ?" A l'image de cette internaute qui nous a écrit, de nombreux parents se retrouvent dans la catégorie des personnes considérées comme "vulnérables" face au Covid-19, c'est-à-dire davantage susceptibles de développer des formes graves de la maladie. C'est le cas de personnes atteintes d'une maladie chronique ou fragilisant leur système immunitaire (antécédents cardiovasculaires, diabète et obésité, cancers…), ou de femmes enceintes au troisième trimestre de leur grossesse.
Ma fille a un cancer du sein. Ses enfants sont-ils obligés de retourner à l'école pour quinze jours, avec tous les risques induits pour la maman ?
une internauteà franceinfo
Une liste plus précise est donnée dans le décret du 5 mai. En raison de cette fragilité face au virus, les personnes concernées peuvent demander à leur médecin un certificat d'isolement. Ce certificat s'applique à la personne dite "vulnérable" et peut la dispenser de scolariser son enfant en présentiel, rassure le ministère de l'Education nationale. Les critères de vulnérabilité ne changent pas. Il n'est donc pas question d'imposer aux parents de "prendre des risques", assure-t-il. Pour les parents concernés, il suffira de "prévenir l'école et faire une déclaration sur l'honneur", précise le ministère.
Mon enfant est à risque : doit-il retourner à l'école ?
Les enfants ne sont pas concernés par le décret présenté ci-dessus. Si, d'après une récente étude, ils seraient "peu contaminés et peu contaminants", ils peuvent être considérés comme très vulnérables en raison de problèmes de santé. "Ma fille de 9 ans et demi souffre d'une malformation cardiaque", témoigne un internaute, qui s'interroge : "Je me demandais s'il était bien judicieux de la remettre à l'école ?" Une inquiétude partagée par des parents d'enfants asthmatiques : "doivent-ils retourner au collège lundi ?", écrivent-ils.
Jean-Michel Blanquer a bien annoncé que l'objectif poursuivi par le gouvernement était "qu'il y ait le plus possible d'élèves qui reviennent", mais les enfants présentant des problèmes de santé seront exemptés de tout retour en présentiel, selon le ministère de l'Education. Il en sera de même pour les enfants dont le frère ou la sœur est atteint d'une pathologie les rendant plus vulnérables au Covid-19. Il reviendra aux parents d'informer l'école ou le collège, si ce n'est pas déjà fait, de l'état de santé de l'enfant et de son impossibilité de revenir en cours. Un certificat médical ou une déclaration sur l'honneur pourront être demandés. "La continuité pédagogique s'arrête-t-elle pour eux ?" s'inquiètent des parents. "Non", tient à rassurer le ministère : "Ces enfants auront la possibilité de continuer la classe à la maison."
Je suis enseignant et vulnérable : va-t-on m'imposer de revenir travailler en présentiel ?
Il y aura des enfants "à la maison", mais aussi des professeurs. Les enseignants qui n'avaient pas retrouvé leur salle de classe ces dernières semaines en raison de problèmes de santé vont poursuivre le travail depuis chez eux, si cela est possible, affirme le ministère. Les enseignants concernés doivent attester de leur statut de personne à risque par un certificat médical, et en informer leur responsable hiérarchique. Ils n'ont pas d'arrêt de travail à présenter. La situation reste donc inchangée, à un détail près, préviennent des syndicats enseignants : "les personnes vivant au foyer de personnes vulnérables reprennent une activité sur site".
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