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Une centaine d’enfants de jihadistes toujours abandonnés en Syrie

Les familles françaises des enfants de jihadistes retenus dans les camps en Syrie ont fait une demande aux autorités françaises via une tribune au journal "Le Monde", malgré l’annonce de la fin des opérations de rapatriement, après le refus des mères de rentrer.
Article rédigé par franceinfo, Bertrand Gallicher
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des enfants de djihadistes de l'état islamique sont emmenés vers le camp kurde de Al Hol, en février 2019. (CHRIS HUBY / LE PICTORIUM / MAXPPP)

Le retour groupé en France de 10 femmes et 25 enfants depuis des camps de Syrie sous contrôle kurde, il y a une dizaine de jours pourrait être le dernier. Une décision des autorités françaises, qui ont déjà rapatrié depuis 2019 une soixantaine de femmes djihadistes et 169 enfants.

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Le motif invoqué, de source diplomatique, serait l’impossibilité de faire revenir de force des personnes résidant à l’étranger. Cet ultime épisode s’ajoute aux rapatriements déjà organisés par la France depuis la chute de l’Etat islamique, d'abord de façon ciblée avec les orphelins et des mineurs dont les mères avaient accepté de se séparer, et ensuite collectivement depuis l’été 2022

L'impossibilité juridique d'un retour ?

Dans la tribune publiée par Le Monde, les familles assurent qu’il existe des solutions pour sauver leurs petits-enfants, neveux et nièces. Elles soulignent que les autorités kurdes, qui réclament depuis des années ces rapatriements, sont en mesure d’emmener les intéressés "à la frontière d’un Etat tiers, notamment le Kurdistan irakien, où ils seraient attendus par les autorités françaises".

Le collectif des familles dénonce également la détention illégale d’enfants français dans des "prisons pour adolescents" où sont conduits des mineurs dont le "seul crime est d’être des garçons et d’avoir 12 ou 13 ans"

Expulser les mères et leurs enfants ?

Les familles veulent que les mineurs arrivent en France accompagnés de leurs mères, qui seraient encore plusieurs dizaines à refuser de rentrer.

L’obstination des femmes radicalisées, et leur passé au service de l’Etat islamique, n’incitent évidemment pas le Quai d’Orsay à les faire revenir. Ce qui plombe l’avenir des enfants. Eux, n'y sont pour rien dans les choix parfois criminels de leurs parents. Une situation dans l’impasse, même si la France, à défaut de nouveaux retours groupés, pourrait étudier au cas par cas le sort de certains enfants.

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