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Face à la Chine et à la Russie, l'Allemagne se dote d'une "stratégie nationale de sécurité"

En Allemagne, Olaf Scholz a dévoilé pour la première fois une "stratégie nationale de sécurité". Le chancelier pointe du doigt les menaces que font peser la Russie et la Chine sur son pays.
Article rédigé par franceinfo, Bertrand Gallicher - édité par Cyrille Ardaud
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Temps de lecture : 3min
Le chancelier allemand Olaf Scholz lors de la conférence de presse à l'issue de la rencontre avec les chefs de gouvernement des États baltes, à Talinn en Estonie, le 27 mai 2023. (MICHAEL KAPPELER / DPA)

Pour la première fois, l'Allemagne se dote d'une "stratégie nationale de sécurité", un concept dévoilé ce matin par Olaf Scholz. Le chancelier qui pointe du doigt les menaces que font peser la Russie mais aussi la Chine sur son pays.

L'Empire du Milieu est ainsi désigné comme un "partenaire, un concurrent et un rival systémique" agissant à l'encontre des intérêts et des valeurs de l'Allemagne. Cette stratégie de sécurité a pour objet une vigilance tous azimuts pour répondre aux nouveaux défis de l'Allemagne.

Rien de naturel pour la coalition hétérogène

"La sécurité au XXIème siècle, c'est de ne pas être espionné par la Chine lorsque l'on discute avec des amis ou ne pas être manipulé par des robots russes lorsque l'on navigue sur des réseaux sociaux". C'est de cette manière que la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock résume aujourd'hui l'état d'esprit du gouvernement allemand. Une fermeté qui ne va pas de soi, dans une coalition hétérogène regroupant les Sociaux-démocrates, les Verts et les Libéraux.

Ce genre de déclaration confirme que la cheffe de la diplomatie allemande, tenante d'une ligne dure, a réussi à s'imposer face à Olaf Scholz. L'accord de gouvernement signé en 2021 prévoyait certes de définir une politique de sécurité extérieure et intérieure. Mais l'attaque russe contre l'Ukraine a obligé l'Allemagne, traditionnellement frileuse sur les questions de défense, à changer de paradigme. Et à élargir sa vision des menaces.

Une mise au point envers la Chine

Le commerce avec les Chinois représente 20% du total des échanges commerciaux de l'Allemagne. Des enjeux considérables pour Berlin, qui ne ménage désormais pas ses critiques envers Pékin, accusée de mettre sous pression la stabilité régionale et la sécurité internationale, et de ne pas respecter les droits de l'homme.

Dans le document rendu public ce matin, le gouvernement Scholz accuse la Chine de vouloir remodeler l'ordre international et de revendiquer de façon de plus en plus offensive une suprématie régionale. Ces déclarations sont évidemment regardées de près à Pékin, à quelques jours d'une visite à Berlin du Premier ministre chinois.

L'Allemagne désigne Moscou comme un danger pour les Occidentaux

Berlin qualifie la Russie de plus grande menace pour la paix et la sécurité dans la région euro-atlantique dans un avenir prévisible. Olaf Scholz estime que l'invasion de l'Ukraine décidée par Vladimir Poutine marque un changement d'époque pour la politique de défense, ce qui implique un réarmement de l'Allemagne. Ainsi Berlin va acheter un système israélien antimissile pour 4 milliards d'euros. Mais cette remise en cause a des limites, le gouvernement Scholz renonce à créer un Conseil national de sécurité sur le modèle des Etats-Unis.

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