Guerre en Ukraine : l'OTAN de retour au premier plan face à "la menace directe que fait peser la Russie"
Au mois de juillet, "Un Monde d’avance" s’intéresse à la nouvelle donne diplomatique née de la guerre en Ukraine. Ce vendredi, la place de l'OTAN.
Le 4 avril 1949, 12 pays de l'espace euro atlantique, États-Unis en tête, fondent une organisation politique et militaire qui affirme le principe de solidarité mutuelle face à la menace soviétique. "Le pacte atlantique, dont tous les ministres présents ont souligné le caractère défensif, unit 12 nations dans le seul but d'assurer la paix. Une paix maintenant plus sûre", déclarent les médias à l'époque.
Soixante-treize ans plus tard, fin juin à Madrid, lors d'un sommet qualifié de tournant, le secrétaire général de l'OTAN, désigne clairement d'où vient la menace : "La Russie représente une menace directe pour notre sécurité, assure Jens Stoltenberg.
"Nous allons acter un changement fondamental de notre système de défense qui sera le plus grand remaniement de notre défense collective depuis la fin de la guerre froide."
Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN
Il y a 12 ans, l'OTAN voulait faire de Moscou un partenaire stratégique, mais l'annexion de la Crimée et la guerre en Ukraine ont tout changé. À Madrid, fin juin, l'Alliance atlantique annonce le renforcement de sa défense sur le flanc est. "Nous continuerons à soutenir l'Ukraine autant qu'il le faudra", assure à cette occasion le président américain Joe Biden. Même discours du côté d'Emmanuel Macron. "Nous continuerons aussi longtemps que nécessaire le soutien budgétaire, financier, humanitaire et militaire," affirme le président de la République.
Fini les années d'errance
À entendre ces dirigeants, l'OTAN redevient une évidence après des années d'errance. Donald Trump et ses menaces de quitter l'Alliance, la Turquie jouant cavalier seul dans le nord syrien contre les Kurdes, "la mort cérébrale" de l'OTAN décrétée par Emmanuel Macron ou encore le retrait calamiteux d'Afghanistan. Tout cela est comme oublié, même si tout n'est pas réglé. Quid notamment de la Chine, défi stratégique prioritaire aux yeux de Washington, qui met les deux enjeux sur le même plan. "Le monde a changé et l'OTAN également, assure Joe Biden. Lors de ce sommet, nous nous sommes mis d'accord avec nos alliés sur la menace directe que fait peser la Russie sur l'Europe et sur les défis systémiques que représente la Chine pour l'ordre international basé sur des règles."
L'OTAN n'est pas une alliance contre la Chine, met en garde Emmanuel Macron. Nuance d'appréciation, donc. Mais le message principal est passé. Moscou dénonce les ambitions impériales de l'Alliance et un nouveau rideau de fer en train de s'abattre sur l'Europe, chacun renouant avec les postures et le vocabulaire de la guerre froide.
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