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Les Informés. 100 premiers jours d'Emmanuel Macron : une politique "plus de droite que de gauche"

Popularité du président, "tourismophobie" et classement des universités étaient au programme des Informés, mardi soir. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 27 min
Emmanuel Macron à l'Élysée, le 18 juillet 2017.  (IAN LANGSDON / EPA)

100 premiers jours d'Emmanuel Macron : une popularité en baisse

Les informés ont dressé le bilan des 100 premiers jours de la présidence d'Emmanuel Macron, alors que sa popularité a perdu 10 points au mois de juillet. Emmanuel Macron avait promis une politique "de gauche et de droite", a rappelé Bruno Cautrès, politologue. Mais "ce qui ressort des premières mesures, c'est [...] peut-être plus de droite que de gauche" a-t-il analysé.

Le chercheur au CEVIPOF et au CNRS a développé : "On est quand même un peu plus sur des tonalités qui sont celles d’Édouard Philippe et de Bruno le Maire, et il va falloir voir si Emmanuel Macron maintient ce balancier et va compenser ça, en allant vers des thèmes qui plaisent à la gauche."

Natacha Quester-Séméon, porte-parole du mouvement Jamais Sans Elles, a également évoqué "la déception dans l'opinion", notamment au sujet du droit des femmes.

Elle a reproché les "promesses" non tenues "du candidat Macron", qui s'était engagé à faire de l'égalité femme-homme "une grande cause nationale", et de dédier à ces questions "un ministère plein et entier". À la place : "on a pu voir [...] une réduction de 25% du budget du secrétariat d'État.

"On peut se poser la question si [...] on n’oublie pas que 50% des Français sont des Françaises, et 50% des électeurs étaient des électrices. À un moment, on se demande si on compte vraiment, si on est vraiment considérées." a-t-elle dénoncé.

Mouvement anti-touristes : "Il va falloir faire un choix"

Un mouvement "anti-touristes" se développe en Espagne, en Italie, au Portugal, mais aussi en France, dans le Pays Basque. Certains habitants reprochent aux plateformes de locations entre particuliers comme Airbnb, de faire monter le prix du foncier dans leur ville. "Airbnb est la victime expiatoire idéale" a récusé Franck Bouaziz, journaliste au service économie de Libération

"Il ne faut pas oublier de regarder deux ou trois paramètres" a-t-il continué. "Le transport aérien n’arrête pas de progresser, de 5 à 10% par an, [...] le fait que les individus voyagent, à travers le monde, avec ou sans airbnb, est une donnée en pleine expansion." Selon lui, les pays vont devoir faire un choix entre "recettes commerciales" et "tourisme de masse", "parce que je ne sais pas si on va pouvoir sélectionner les touristes qui viennent" a-t-il conclu. 

Palmarès des universités : la France à la traîne

La France ne cesse de reculer dans le classement de Shanghai, palmarès des meilleures universités publié chaque année. La première faculté tricolore, Pierre-et-Marie-Curie, à Paris, arrive à la 40e position. Jean-Christophe Gallien, politologue, communicant et professeur à l'université Paris 1 Sorbonne, a pointé les différences qu'il existe avec les établissements anglo-saxons : "On fait un travail avec des moyens qui n’ont rien à voir [...], les marques d'université en France n'existent pas, eux travaillent beaucoup là-dessus, les enseignants sont mieux rémunérés..." 

Il a surtout dénoncé "l'hypocrisie extraordinaire" que "subit" la France. "Ça me fatigue que dans ce pays, on ait d’un côté des efforts incroyables qui sont faits pour les grandes écoles, totalement corporatistes, et d’un autre côté des universités." a-t-il déploré. 

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