Pouvoir d'achat : le gouvernement veut plafonner la hausse des loyers à 3,5%, ce qu'il faut savoir
Alors que des associations demandaient un "gel des loyers" dès le 1er juillet afin de faire face à l'inflation, le gouvernement va plafonner la hausse des loyers à 3,5%. Le decryptage de Fanny Guinochet.
Un propriétaire ne pourra pas demander une augmentation de loyer au-delà de 3,5%. Sans quoi, il sera dans l’illégalité. Chaque année, les loyers peuvent être augmentés en suivant l’indice de référence des loyers, qui est calculé en fonction de l’inflation. Et avec une inflation qui, en moyenne, doit atteindre cette année 5,5%, un propriétaire aurait normalement pu demander une hausse dans ces proportions. Sauf que le gouvernement met un plafond pendant un an à 3,5%. Il appelle ça "le bouclier loyer" Et il s’inspire, par exemple, de l’Espagne qui a instauré une limitation temporaire des loyers à 2%. L’idée est donc de protéger les locataires.
Les propriétaires, eux, vont y perdre un peu. Mais ce plafonnement à 3,5% est présenté par le gouvernement comme "une solution d’équilibre", car il y a quelques semaines, avait été évoqué un gel pur et simple des loyers. Les propriétaires n’auraient pas pu du tout augmenter les loyers. Ils sont vite montés au créneau et Elisabeth Borne avait alors reconnu qu’un gel était une "fausse bonne idée" car pour certains petits propriétaires, un retraité par exemple, un loyer, ça représente un complément de revenus important. Avec ce bouclier loyer à 3,5%, le gouvernement dit avoir opté pour un juste milieu. Sachant toutefois qu’il n’a pas prévu de compenser les propriétaires des pertes et que les locataires vont quand même assumer une hausse
Cette mesure s’appliquera sans doute en octobre
Cette mesure doit être inscrite dans la loi "pouvoir d’achat" que le gouvernement espère pouvoir faire voter rapidement dès le mois de juillet. Il vise une application à la rentrée, probablement mi-octobre. le loyer c’est le premier poste de dépenses des ménages, c’est souvent plus d’un tiers du budget.
Pour aider aussi les locataires, le gouvernement prévoit aussi une revalorisation des APL (aide personnalisée au logement), dès le 1er juillet à 3,5%. Reste une étape importante : pour qu’elles s’appliquent ces mesures doivent être votées par l’Assemblée nationale. Or, ce n’est pas gagné : la Nupes ou le Rassemblement national pourraient estimer que ce n’est pas suffisant et que le gouvernement doit aller plus loin, pour compenser totalement l’inflation, c’est à dire à 5,5% .
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.