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Pénurie de carburant : avec la prolongation de la ristourne de 30 centimes par litre, le gouvernement met en place un "quoi qu'il en coûte" énergétique

Le gouvernement continue d’aider les ménages à faire face à l’inflation, notamment en prolongeant la ristourne sur le carburant jusqu'à la mi-novembre. Combien ça coûte ? Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un conducteur fait le plein dans une station service sur l’A43 en Savoie. (AURÉLIEN ACCART / RADIO FRANCE)

Selon Bercy, la restauration de la ristourne sur le carburant sur 15 jours supplémentaires, c’est presque 450 millions d’euros. C’est en tout cas la facture que va régler le gouvernement en prolongeant la remise de 30 centimes par litre de deux semaines, jusqu’à mi-novembre, alors qu’elle devait tomber à 10 centimes le 1er novembre.

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Avec la grève des raffineries, les automobilistes sont pénalisés et l'État choisit de compenser mais ça alourdit une facture déjà bien salée. Car la ristourne à la pompe a déjà coûté déjà plus de 7,5 milliards d’euros depuis avril 2022. On devrait donc dépasser les huit milliards à la fin de l’année.

100 milliars d'euros

C'était sans compter sur le bouclier tarifaire sur l’électricité et le gaz, qui n'est pas une petite dépense. Uniquement pour 2023, le gouvernement a prévu 45 milliards d’euros. Et encore, l’an prochain, le bouclier tarifaire va être moins généreux puisque, pour le gaz et l’électricité, la hausse des prix va être plafonnée à 15%. Les ménages vont donc payer plus qu’en 2022.

Il y a quelques jours, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie faisait le compte et arrivait à ce chiffre impressionnant de 100 milliards d’euros dépensés au total en trois ans, entre 2021 et 2023, pour aider les Français, à passer la crise énergétique. 100 milliards d’euros, c’est presque deux fois le budget de l'Éducation nationale.  Même s’il s’en défend, le gouvernement a donc mis en place un "quoi qu’il en coûte" énergétique. 

Et si la colère gronde...

Le gouvernement prévoit toutefois de réduire les aides pour les ménages qui en ont le plus besoin. Par exemple, la ristourne à la pompe doit s’arrêter complètement en décembre prochain, mais Bercy a déjà provisionné presque deux milliards d’euros, pour la remplacer par un dispositif "gros rouleurs", une aide pour les travailleurs modestes, obligés de prendre leur voiture pour leur activité. Si la crise sociale gronde, il y a fort à parier que le gouvernement continuera la ristourne en l’état, sans mettre de condition. 

Enfin, pour réduire - un peu - la note, l’exécutif cherche aussi à transférer la charge sur les entreprises privées. C’est ainsi qu’il a fait pression sur TotalEnergies pour que le groupe mette en place sa propre ristourne et que, lui aussi, la prolonge.

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