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Le débrief politique. Le stop ou encore d'Emmanuel Macron

Un plan d'action sur le climat pour Nicolas Hulot, les parlementaires travailleront cet été, Nicolas Dupont-Aignan en girouette politique... Tout ce qu'il ne fallait pas rater dans l'actualité politique de mercredi 7 juin avec Yaël Goosz.

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz
Radio France
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Temps de lecture : 7min
Emmanuel Macron durant la conférence de presse conjointe avec le Premier ministre danois,  le 7 juin 2017 à l'Elysée à Paris. (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

Jupiter, jamais très loin de la terre ferme

Le stop ou encore d'Emmanuel Macron. Ils en ont parlé en conseil des ministres. Jupiter n'est jamais très loin de la terre ferme. Celle des législatives. Sondages après sondages, c'est une majorité absolue qui se dessine. Cette perspective inquiète les adversaires de La République en marche. "Ne lui donnez pas les pleins pouvoirs", répètent Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.

À droite aussi, Nathalie Kosciusko-Morizet redoute les conséquences d'une majorité qui serait "écrasante", selon elle. "La question c'est est-ce qu'il y a encore place pour un peu de diversité ? Je dis cela avec une certaine gravité parce que si le débat n'a pas lieu un minimum à l'intérieur de l'Assemblée, il aura forcément lieu quelque part et il aura lieu dans la rue, a-t-elle affirmé ce mercredi soir sur le plateau de Questions d'info sur LCP en partenariat avec l'AFP, Le Monde et franceinfo. Le risque c'est qu'un jour, l'alternance, elle se fasse avec les partis extrêmes." Nathalie Kosciusko-Morizet est en grand danger à Paris face à un candidat macroniste et à deux dissidents LR et elle n'a pas de plan B si elle perd.

Et donc dimanche, "stop ou encore" pour la vague Macron ? C'est la formule relayée à l'Élysée par le porte-parole du gouvernement à l'issue du conseil des ministres et sur LCP ce mercredi. "Une vraie majorité c'est 10 sièges de plus que la majorité mais je ne sais pas ce que c'est qu'une 'majorité écrasante'", a déclaré Christophe Castaner.

Les grands chantiers Macron

Et pour donner envie, Emmanuel Macron continue de donner du grain à moudre. Lancement des grands chantiers mais sans entrer encore dans tous les détails. On a la moralisation de la vie publique, qui passe en conseil des ministres le 14, et la réforme du Code du travail, avec une cinquantaine de rencontres prévues avec les partenaires sociaux tout au long de l'été.

Et puis, le 21 juin, il y aura encore du lourd sur la table du conseil des ministres : une nouvelle loi anti-terroriste et un exposé de Nicolas Hulot. Le président de la République a demandé à son ministre de la Transition écologique de présenter un plan d'action pour cinq ans. L'objectif est que la France fasse encore mieux que les engagements pris lors de l'Accord de Paris sur le climat. Offensive sur l'écologie ! En la matière, le candidat Macron était nettement moins-disant que le président Macron. Mais Donald Trump et sa sortie de la Cop21 ont changé la donne : Emmanuel Macron se pose en alternative : attirer le "green business", la recherche, avec un site internet qui sera lancé ce jeudi pour inciter les scientifiques américains frustrés à s'installer en France. Macron creuse ce sillon écolo puisqu'il affirme aussi son soutien à la taxe sur les transactions financières au niveau européen. Une taxe pour aider à financer les énergies vertes.

Pas de vacances pour le parlement 

Du grain à moudre et du boulot pour l'été. Les futurs députés sont prévenus : à peine élus, ils vont devoir siéger une bonne partie de l'été. En tout cas "le temps nécessaire", a indiqué Christophe Castaner. "Et puis on aura en plus des jeunes parlementaires tout frais, tout dispo, tout volontaire pour l'Assemblée nationale et je ne doute pas qu'ils voudront travailler plutôt que de partir en vacances", déclare encore le "monsieur parlement" du gouvernement. La date ? Du 4 au 11 août ? "Oui, et pourquoi pas le 18 si c'est nécessaire." Avancer au maximum avant septembre car ce mois sera plus compliqué pour faire fonctionner le parlement : la chambre haute sera bloqué par les élections sénatoriales.

Macron et Philippe en campagne à J-4

Mais avant cela, la campagne bat son plein à J-4 du premier tour des législatives. Le président de la République est dans le Limousin vendredi avant de revenir à Oradour-sur-Glane, samedi, promesse faite dans l'entre-deux-tours au dernier rescapé du massacre.

Le Premier ministre, lui, attend et espère sa majorité. Édouard Philippe était en Haute-Marne ce mercredi après-midi, dans des habits régaliens -une première depuis sa nomination- pour rendre hommage à de gaulle à Colombey-les-Deux-Églises et se recueillir sur sa tombe, vandalisée il y a quelques jours. "La place qu'occupe le général de gaulle dans l'Histoire de la France justifiait que je vienne ici et que je dise toute l'émotion qu'avait suscité cet acte. Et aussi, toute la place considérable, unique, et je dirais même éternelle qu'occupe le général de gaulle dans nos esprits et dans l'exemple qu'il propose à tous ceux qui, un jour, veulent ou exercent des responsabilité publiques", a déclaré le Premier ministre. Édouard Philippe s'est ensuite envolé en hélicoptère pour la base aérienne 113 à Saint-Dizier. Première visite auprès des militaires. Premier déplacement avec Sylvie Goulard, la ministre des Armées, pour montrer que la sécurité est aussi une priorité de l'exécutif. 

Bernard Cazeneuve au chevet du PS

Un Premier ministre en campagne et un ancien Premier ministre aussi. SOS Bernard Cazeneuve : 150 candidats PS l'ont réclamé, il aura écumé une quarantaine de circonscriptions au total dans cette campagne des législatives. En 24 heures, il est venu soutenir quatre candidats à Paris.

Le dilemme du second tour

Quelle position adopter si un candidat FN se qualifie au deuxième tour ? "Ni ni", front républicain, vote blanc ? C'est le dilemme qui va rattraper les états-majors dès dimanche soir. Chez les insoumis, le sujet n'est toujours pas tranché. "Nous verrons au cas par cas en fonction de la situation électorale telle qu'elle sera dimanche soir, indique Bastien Lachaud, le directeur de campagne du parti. Mais, pour l'instant, notre objectif est toujours d'avoir une majorité insoumise donc d'être présent au deuxième tour et donc la question du désistement se pose plutôt pour d'autres partis que pour nous. J'aimerais bien savoir ce que pense le parti socialiste d'un désistement en cas de duel En Marche/France insoumise."

Ou comment se renvoyer la patate chaude plutôt que de trancher. Jean-Luc Mélenchon ne répond pas non plus sur son nouveau site parodique francetvdesinfo.fr. Parodique et vraiment moins informé que le vrai site franceinfo.fr !

La note du débrief : 0,180/20 pour la girouette politique

La note de la girouette politique ! 0,180 comme le virage à 180 degrés opéré par Nicolas Dupont-Aignan. Le leader de Debout la France disait ceci fin avril, dans l'entre-deux-tours : "J'ai estimé qu'il était de l'intérêt nationale de m'unir avec Marine Le Pen pour redresser le pays. J'ai décidé, oui, de répondre à l'appel à l'union des patriotes et des républicains de Marine Le Pen et d'oser, oui, d'oser devant l'Histoire". Et devant l'histoire, il dit aujourd'hui que, s'il est réélu, il ne siégera pas avec le FN à l'Assemblée dans un même groupe, au nom de son indépendance. Dur, dur, de rétropédaler.

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