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Guerre en Ukraine : la Suède et le Japon renforcent leurs liens avec l'Otan

Tous les jours, le club des correspondants décrit comment un même fait d'actualité s'illustre dans deux pays.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billstrom, lors d'une réunion à l'Otan à Oslo, en Norvège, le 1er juin 2023. (HANNA JOHRE / NTB / AFP)

La Finlande a été acceptée dans le club de l’Otan début avril, et sa grande voisine, la Suède, espère recevoir le feu vert de la Turquie avant le Sommet de Vilnius mi-juillet. Une réunion entre Stockholm et Ankara est d'ailleurs prévue demain, mercredi 14 juin. Un revirement pour la Suède, qui avait adopté une politique de neutralité pendant 400 ans : mais puisque la Russie s'en prend avant tout aux pays non-alignés – la Georgie en 2008, la Crimée et le Donbass en 2014, l’Ukraine à grande échelle aujourd’hui, demain peut-être la Moldavie – il devient urgent pour la Suède et la Finlande de s'abriter derrière la défense collective de l'Otan.

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Et pour l'Otan, la Suède est un atout géographique majeur : c’est le plus grand pays de la région, situé en plein milieu, et – d’un point de vue opérationnel pour la Défense de la Mer Baltique – celui qui contrôle l’île suédoise de Gotland devient le maître incontesté du trafic maritime et aérien de la zone. Ensuite, le front arctique au Nord fait face à la Russie, le long de la frontière norvégienne. Or, s’il fallait y acheminer des équipements, du personnel, ce serait beaucoup plus simple de passer par la Suède, sur ses voies rapides toutes droites, que par la tortueuse route du littoral norvégien, qui serpente entre les fjords et les montagnes. 

Un rapprochement qui n'est pas toujours bien vu

Au Japon, le conflit en Ukraine incite aussi le pays à multiplier les initiatives pour dissuader ses voisins chinois, russes et nord-coréen d’une escalade militaire dans la région. Et parmi les idées à l’étude, figure celle d’une présence de l’Otan sur l'archipel. Lors d’une visite au Japon il y a un an, le président du comité militaire de l’Otan, l’amiral Rob Bauer rappelait que le Japon est le plus ancien partenaire de l’Otan en dehors de la zone euro-atlantique. Depuis l’établissement des premiers contacts, au début des années 1990, l’Otan et le Japon n’ont cessé de dialoguer et de coopérer.

Mais l'idée d'un bureau de liaison de l'Otan au Japon n'est pas du goût de tout le monde, notamment parmi les membres du G7. La France a fait savoir son opposition nette à l’installation d’un bureau de liaison de l’Otan. Paris veut éviter qu’une telle initiative soit mal interprétée par ses autres partenaires en Asie. Le gouvernement japonais, qui avait déjà été un peu agacé par la prise de distance d’Emmanuel Macron sur les risques d’un conflit à Taïwan, laisse filtrer son impression grandissante que le président français veut surtout ménager les relations entre Paris et Pékin.

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