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Guerre en Ukraine : la Finlande et la Suède se rapprochent d'une adhésion à l'Otan

L’Otan va peut-être bientôt compter deux membres de plus. Après l'agression russe en Ukraine, la Suède et plus encore la Finlande envisagent de rejoindre l’Alliance atlantique. Le processus s’enclenche mercredi en Finlande.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Marc Four
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La première ministre suédoise, Magdalena Andersson (G), accueille la première ministre finlandaise, Sanna Marin (D), avant une réunion sur l'opportunité de demander l'adhésion à l'Otan, à Stockholm (Suède), le 13 avril 2022. (PAUL WENNERHOLM / TT NEWS AGENCY / AFP)

C'est une révolution pour ces deux pays du nord de l’Europe. La Suède et la Finlande se sont jusqu’à présent tenues à l’écart de l’Otan. En Finlande, le débat est officiellement ouvert depuis le mercredi 13 avril à midi et la publication d’un "Livre blanc" sur le sujet qui ouvre la voie à une discussion parlementaire. Selon la Première ministre finlandaise Sanna Marin, la décision sera rapide, l’affaire de quelques semaines et pas quelques mois. Helsinki devrait formaliser sa candidature avant le sommet de l’Otan prévu fin juin.

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La conséquence d’un basculement complet de l’opinion publique dans ce pays de 5 millions d’habitants. Sanna Marin l’a expliqué mercredi, alors qu’elle se trouvait justement en Suède aux côtés de son homologue suédoise, Magdalena Andersson. "Tout a changé quand la Russie a envahi l’Ukraine, explique Sanna Marin. L’état d’esprit des Finlandais comme les Suédois s’est transformé radicalement à cause des actes de la Russie, c’est très clair".

Les enquêtes d’opinion, en Finlande, sont saisissantes. Il y a encore trois mois, moins de 30% des Finlandais étaient favorables à une adhésion à l’Otan. Aujourd’hui, ils sont 68% ! Ceux qui y sont opposés ne sont que 12%. Parmi les élus, même chose, sur 200 députés, seulement 12 sont contre selon les calculs des médias finlandais. La Finlande se sent d’autant plus menacée qu’elle compte 1 350 km de frontière avec la Russie.

Les 31e et 32e membres de l’Otan ?

En Suède, le basculement de l’opinion est un peu moins radical. La Suède n'a pas de frontière avec la Russie et le pays est militairement neutre depuis deux siècles. Mais la révolution culturelle est également en cours parmi les 10 millions de Suédois. L’hypothèse d’une adhésion à l’Otan est désormais soutenue par 50% de la population, et les opposants sont moins de 30%. La Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, toujours lors de cette conférence de presse commune de mercredi, a confirmé que l’hypothèse d’une adhésion est clairement sur la table.

Cela va peut-être prendre quelques semaines ou mois de plus que la Finlande. Il y a des élections programmées en Suède début septembre et ce sera sans doute l’un des sujets majeurs de la campagne. Mais les deux pays semblent donc partis pour devenir les 31e et 32e membres de l’Otan, et rejoindre ainsi leurs voisins baltes ou scandinaves qui appartiennent tous à l’organisation atlantique. Inutile de dire que l’Otan est très favorable à cet élargissement, dont le processus prend normalement entre six et douze mois.  

Un revers pour Vladimir Poutine

C’est un échec politique majeur pour Vladimir Poutine. Son agression de l’Ukraine, officiellement motivée par la crainte de voir Kiev rejoindre l’Otan, est en train de pousser deux pays supplémentaires dans les bras de l’organisation de défense atlantique. Difficile de trouver plus contreproductif. Moscou menace Helsinki et Stockholm de "graves conséquences militaires et politiques" en cas d'adhésion à l'Otan.

Ces derniers jours, des avions russes ont déjà fait des incursions dans l’espace aérien finlandais, et plusieurs sites ministériels ont été la cible de cyber-attaques. Les deux pays redoutent des représailles en particulier pendant la période de transition, où le processus d’adhésion sera encore en cours. Mais ces menaces de Moscou ne vont sans doute pas changer grand-chose : le vent a tourné en Finlande comme en Suède. Et ce vent pousse vers l’Ouest.    

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