Présidentielle 2027 : la gauche non mélenchoniste cherche une candidature alternative à Jean-Luc Mélenchon

Des écologistes, des socialistes, des communistes et des insoumis en froid avec Jean-Luc Mélenchon souhaitent une candidature commune pour la prochaine présidentielle, mais tentent de contourner le leader de la France insoumise.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Les affiches de campagne présidentielle des candidats à Clermont-Ferrand, le 29 mars 2022. (ADRIEN FILLON / HANS LUCAS)

Depuis que Jean-Luc Mélenchon fait des élections européennes du 9 juin le premier tour de la présidentielle de 2027, à gauche beaucoup en sont sûrs : il va tout faire pour être candidat une quatrième fois à l'Élysée. Hors LFI, l'hypothèse ne ravit pas grand monde. "Même des acteurs de la société civile qui ont voté Mélenchon en 2022 nous demandent s'il y a un plan pour faire sans lui en 2027", confie un cadre écologiste, qui rêve d'un seul candidat à gauche, à condition qu'il ne s'appelle pas Jean-Luc Mélenchon. Des écologistes, des socialistes, des communistes et des insoumis en froid avec leur leader phosphorent donc en coulisse pour trouver le chemin d'une autre candidature commune. "Ça discute", certifie un dirigeant PS, qui promet des avancées "à la rentrée ou à l'automne prochain".

En attendant, chez les insoumis certains préparent une candidature. C'est le cas de Clémentine Autain, qui a commencé des réunions de préparation fin février, comme l'a révélé Politico. La députée de Seine-Saint-Denis a les faveurs de Christiane Taubira, qui avait échoué dans sa tentative d'union en 2022. Il y a aussi l'autre électron libre insoumis François Ruffin qui creuse son sillon pour 2027. "Deux options solides", vante un insoumis non mélenchoniste, qui ajoute "plus il y a d'options solides mieux c'est".

L'hypothèse de la primaire

Pour autant, un éventuel candidat commun ne serait pas nécessairement issu des rangs de LFI. "Une partie de la gauche n'est ni pour Autain ni pour Ruffin", explique un député PS persuadé "qu'il faudra aussi parler aux électeurs macronistes de gauche en 2027". Les socialistes comptent d'ailleurs sur les européennes pour modifier les rapports de forces. Si la liste de Raphaël Glucksmann arrive en tête de la gauche le 9 juin, le PS aussi pourra revendiquer le leadership. Quant aux écologistes, ils ne posent pas comme préalable de se ranger derrière un candidat vert, mais une élue considère qu'en 2027 "l'écologie devra être le combat numéro 1", et qu'un écologiste serait plus à même de l'incarner. À gauche certains poussent donc pour une primaire afin de désigner un seul candidat.

Ces tentatives pour faire sans Jean-Luc Mélenchon sont observées par ses amis avec le calme des vieilles troupes. "À part Jean-Luc Mélenchon, aujourd’hui personne n’a le niveau pour la présidentielle", griffe un de ses lieutenants. Et surtout Jean-Luc Mélenchon a une force militante derrière lui. Une députée écologiste doute donc des tentatives pour le contourner : "il est là, il faut bien faire avec, dit-elle, sinon on va se retrouver avec un candidat de gauche en plus de Mélenchon". Un calcul risqué pour accéder au second tour.

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