Élections européennes 2024 : Raphaël Glucksmann en pole position à gauche

Raphaël Glucksmann est le troisième homme des élections européennes, selon les sondages. Il est la tête de liste PS-Place publique.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique pour les élections européennes, le 24 mars 2024. (VALENTINE CHAPUIS / AFP)

Raphaël Glucksmann est troisième sur le podium dans les sondages pour les élections européennes, très loin de Jordan Bardella, et encore nettement distancé par la tête de liste macroniste Valérie Hayer, même si l’écart s’est resserré, de cinq à neuf points, selon les enquêtes. Il est toutefois clairement devant ses concurrents communistes, Verts et insoumis. 

Pour l’instant, cette pole position à gauche suffit à son bonheur, et à celui des socialistes. 9 à 13 % d’intentions de vote, il y a très longtemps qu’ils n’ont pas été à pareille fête. Raphaël Glucksmann a fait le trou à gauche, alors qu’il y a deux ans, Anne Hidalgo avait emmené les socialistes au fond du trou, avec 1,75 % des voix. Et la preuve que Glucksmann progresse, c’est qu’il est devenu une cible.

Un "diviseur"  pour LFI

Et d’abord à gauche. Ce sont surtout Jean-Luc Mélenchon et ses lieutenants qui tirent à boulets.. rouges, évidemment, en l’accusant pêle-mêle d’être,  un "diviseur" qui "n’est là que pour empêcher l’union populaire", "un va-t-en-guerre" en Ukraine qui "mérite une cuisante défaite", ou encore un "triste personnage", coupable de "complaisance avec le gouvernement Netanyahou" parce qu’il refuse de qualifier de "génocide" la situation des Palestiniens à Gaza. 

Raphaël Glucksmann n’est pas en reste. Il charge Mélenchon : "pseudo pacifiste" qui roule pour Poutine et œuvre "à la défaite des démocraties" en refusant de soutenir l’Ukraine. Et il se dit "révolté" par l’indulgence des insoumis à l’endroit du Hamas qu’ils refusent de qualifier de "terroristes". Bref, en entérinant la mort de la Nupes, la candidature Glucksmann acte aussi le retour des deux gauches irréconciliables.

Proche du macronisme originel

Car la gauche de Glucksmann est résolument pro-européenne et écologiste. Elle est aussi, assez parisienne et élitiste. Lui-même battait sa coulpe il y a quelques années en reconnaissant être "culturellement" plus à l’aise à New York ou Londres que dans la campagne picarde. Un réformisme, finalement pas si éloigné du macronisme originel. Raphaël Glucksmann admet voter à 80% comme les députés Renaissance au Parlement européen.

Reste à savoir laquelle de ces deux listes apparaîtra comme le vote le plus "utile", le barrage le plus solide pour les électeurs soucieux de résister le 9 juin à l’ascension de l’extrême droite. 

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