Mort d'Elizabeth II : la communication gouvernementale éclipsée pendant plusieurs jours
La mort, il y a une semaine, d'Elizabeth II a été un choc pour les Britanniques… et un évènement qui a beaucoup compliqué la vie du gouvernement français.
Jeudi 8 septembre, on apprend en début d’après-midi que les médecins de la Reine sont "préoccupés". À partir de là, en France, l’exécutif va perdre le contrôle de sa communication. Car l’annonce, à 19h30 le même jour, de la mort de la reine va profondément bousculer l’agenda du gouvernement.
Quand Buckingham Palace annonce la mort de la reine, le porte-parole du gouvernement Olivier Veran aurait dû se trouver sur le plateau de CàVous, sur France 5, pour parler de son livre sur le Covid. Participation annulée, ciao la promo !
Plus complexe pour le ministre de l’Éducation nationale : jeudi dernier, on apprend qu’il veut relancer la lutte contre les stéréotypes de genre à l’école. La polémique est immédiate, Pap Ndiaye est accusé de vouloir relancer le débat sur la prétendue "théorie du genre". Le ministre veut répondre dans une matinale le lendemain. Impossible : les éditions spéciales sur Elizabeth II ne lui laissent aucune place. N’ayant pu clarifier sa pensée, le ministre sera la cible tout le week-end de l’extrême droite. Il ne pourra s'en expliquer que le lundi suivant sur franceinfo.
Le lancement du CNR et des annonces d'Elisabeth Borne "sous les radars"
C'était l'évènement politique censé marquer la rentrée. Mais rien, ou presque, dans la presse le lendemain du lancement du Conseil national de la refondation. Un coup dur ? Pas sûr, un ministre ironise : "La reine d’Angleterre nous a aidés, le CNR est passé sous les radars ; cela va nous permettre de l’installer tranquillement."
Plus sérieusement, le 9 septembre Emmanuel Macron était aussi en déplacement pour parler souveraineté alimentaire : aucune retombée médiatique. Au ministère de l’Agriculture, on travaille à reprogrammer certaines annonces.
En fait, la mort de la reine a empêché toute communication politique cette semaine. "Dans une période comme ça, pas la peine d’insister. Les médias sont saturés", confie un conseiller. Une analyse qui n’empêche pas les erreurs de communication : mercredi 14 septembre à 15h30, Elisabeth Borne tenait une grande conférence de presse pour annoncer la hausse des prix de l’énergie de 15%. Le chiffre était très attendu, mais cette annonce n’a quasiment pas été diffusée à la télévision, car au même moment le cercueil d’Elizabeth II rejoignait Westminster. La plupart des chaînes d’info télé étaient en édition spéciale. Les services de Matignon n’avaient pas anticipé que la Première Ministre passerait après la reine. Manifestement, Elizabeth II fait plus d’audience qu’Elisabeth Borne.
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