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Ecole : "L'éducation sexuelle n'a rien à voir avec la théorie du genre", se défend Pap Ndiaye

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Article rédigé par franceinfo
Radio France

Attaqué notamment par l'extrême-droite sur sa volonté d'accentuer l'éducation sexuelle à l'école, le ministre de l'Éducation se défend sur franceinfo. "Nous devons améliorer la situation", avance-t-il. 

"L'éducation sexuelle n'a rien à voir avec la théorie du genre", répète lundi 12 septembre sur franceinfo le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye, qui fait notamment face à des critiques venues de l'extrême-droite. "Ce qui m'intéresse, c'est l'éducation à la sexualité et l'égalité entre les filles et les garçons", répond-il. Selon le dernier rapport du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, les élèves français suivent en moyenne 2,7 cours d'éducation sexuelle tout au long de leur scolarité, contre 21 obligatoires.

"Faire respecter la loi"

"Nous devons améliorer cette situation à la fois pour des objectifs de santé publique, comme faire reculer les grossesses précoces ou lutter contre les maladies sexuellement transmissibles, mais aussi pour des objectifs plus généraux liés aux luttes contre les discriminations, les violences sexuelles et sexistes, la LGBTphobie, les stéréotypes et pour une meilleure égalité entre filles et garçons.", avance Pap Ndiaye. Le ministre s'interroge par exemple sur le fait que les filles, "qui réussissent pourtant mieux à l'école", ne se retrouvent pas "dans certaines filières de l'enseignement supérieur, notamment dans les métiers de l'ingénieur".

Défavorable à l'uniforme 

Pour une meilleure égalité entre les filles et les garçons, la lutte contre les stéréotypes passe notamment par "une meilleure occupation des cours d'école", selon le ministre. Par exemple, que les garçons ne prennent pas toute la place en jouant au football ou autre. "Il faut une bonne répartition des activités de chacune et chacun" et "faire attention aux inégalités qui peuvent surgir dans les loisirs", explique Pap Ndiaye. Le ministre veut également "prohiber" toute "insulte sexuelle et sexiste" dont sont "souvent" victimes les jeunes filles "dans les espaces scolaires".

En revanche, "l'uniforme n'apporte rien" sur les questions d'égalité à l'école, assure Pap Ndiaye qui anticipe la proposition de loi que prépare le Rassemblement national.

"Si on compte sur l'uniforme pour régler ces problèmes, on se trompe."

Pap Ndiaye, ministre de l'Education

sur franceinfo

Que ce soit les claquettes-chaussettes, interdites dans un collège de Saint-Denis, ou les crop top, qui enflamment régulièrement collèges et lycées, le ministre ne veut pas se prononcer "sur le type de vêtements spécifiques que filles et garçons doivent porter", mais note tout de même que "les pressions portent beaucoup plus sur les filles".

"Ce n'est pas au ministre de l'Éducation nationale de fixer la longueur du crop top ou le pourcentage de peau que l'on doit voir ou pas. Il faut faire confiance aux règlements intérieurs, aux équipes éducatives et pédagogique." Si "chaque établissement est responsable", Pap Ndiaye invite tout de même au "dialogue au sein de la communauté éducative, y compris avec les élèves eux-mêmes"".

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