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Le brief éco. La présidentielle peut-elle être fatale à Whirlpool ?

Les repreneurs éventuels de l'usine Whirlpool à Amiens observent de près la situation. La visite des deux candidats à l'élection présidentielle cette semaine pourrait jouer en la défaveur du site de la Somme. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Manifestation de salariés Whirlpool contre la fermeture de leur site à Amiens (Somme), le 25 avril 2017. (DENIS CHARLET / AFP)

La situation se complique dans le dossier Whirlpool à Amiens. En pleines négociations sur la reprise du site de production de sèche-linge, menacé de délocalisation vers la Pologne, la passe d'armes entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, mercredi 26 avril, a jeté un certain froid chez les différents acteurs du dossier. La situation se tend dans un dossier déjà très compliqué. Après cet épisode plus politicien que réellement politique, Bercy met en garde sur le fait qu'une porte de sortie pourrait bien se refermer. Du côté des investisseurs pressentis, pas encore de réactions officielles, mais ils surveillent la situation comme le lait sur le feu. On sait les étrangers capables de trancher très vite lorsqu’ils ont le moindre doute.

Ce n'est pas la première fois que des joutes politiques s'invitent dans ce genre d'affaires. En réalité, rien n’est plus naturel. Le politique a une mission légitime quand il en va de l’avenir de centaines de salariés. Mais, dans le cas présent, nous sommes dans un contexte électoral particulier, à quelques jours d’une échéance cruciale puisqu’elle va décider qui sera le prochain président de la République pour cinq ans.Nous ne sommes plus dans une simple dimension de rhétorique politicienne.

Le dossier remis en question 

Cet épisode jette clairement de l'huile sur le feu. D’un côté, les syndicats y voient un moyen supplémentaire de faire pression sur la direction du groupe en espérant qu’elle pliera sur le PSE (Plan de Sauvetage de l’Emploi) et sur le montant des indemnités de licenciement.

De l’autre côté, Marine Le Pen propose de mettre le site sous protection publique avec une prise de participation de l’Etat. Ce que voient d’un très mauvais œil les prétendants au rachat. Or, dans leur esprit, notamment vu de l’étranger, une victoire finale de la candidate FN est loin d'être exclue.

Faire monter les enchères

Cet épisode politique représente pour tous, individuellement, une occasion rêvée de pousser ses pions et de faire valoir ses positions. Whirlpool justifiant sa volonté de délocaliser pour de bon face à une situation devenue insupportable, les autres investisseurs étant naturellement dans la position du chat échaudé qui craint l’eau froide. À Bercy, on souligne que les négociations continuent. Une quinzaine de groupes seraient intéressés et deux d’entre eux exprimeraient plus que de simples "marques d’intérêt". Ils seraient français.

La date limite de dépôt des dossiers est fixée au vendredi 26 mai pour une remise des offres fermes  vendredi 2 juin. La conclusion aura donc lieu avec le prochain président de la République, d’où les nombreuses inquiétudes soulevées en ce moment.

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