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Conflit russo-ukrainien : quels effets possibles sur les grandes économies ?

Le lancement de l’offensive russe sur l’Ukraine va avoir des conséquences économiques directes, plus loin que les questions liées à l’énergie.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
De la fumée noire s'échappe de l'aéroport militaire près de Kharkiv (Ukraine), le 24 octobre 2022. (ARIS MESSINIS / AFP)

Les forces terrestres russes sont entrées jeudi 24 février en Ukraine. Le premier réflexe en France est évidemment de regarder du côté du pétrole et du gaz. Concernant l’or noir, la Russie est aujourd’hui le deuxième exportateur mondial de Brut derrière les États-Unis et avant l’Arabie saoudite, de quoi faire flamber les cours. Ce qui est le cas ce matin avec un baril de pétrole qui dépasse les 100 dollars.

Rien de bon pour le prix des carburants à la pompe, d’autant que ce conflit russo-ukrainien arrive au moment où l’économie mondiale repart, avec l’envolée de la demande de brut et donc l’impact à la hausse sur les cours.

Jusqu’où l’économie européenne peut-elle être touchée ?

Le Commissaire européen à l’Économie, Paolo Gentiloni, reconnaît que l’offensive russe sur l’Ukraine augmente fortement l’incertitude autour de la conjoncture économique sur le Vieux continent. Côté croissance, certains secteurs industriels vont continuer de souffrir de la hausse des prix de l’énergie déjà réelle. Et l’inflation générée par les prix de l’énergie vont pousser les banques centrales à intervenir et très probablement relever plus rapidement que prévu les taux d’intérêt, ce qui pourrait freiner l’investissement. 

Sans parler du pouvoir d’achat des ménages pesant sur la consommation. Une des craintes concerne les céréales pour l’agroalimentaire. L’Ukraine est baptisée le grenier à blé de l’Europe – le Donbass produit aujourd’hui 40% du blé national – avec, en fond de décor chez nous, la fabrication du pain, des baguettes et des pates notamment.

Les effets pour la France

Indépendamment des questions énergétiques, sur le plan commercial, l’économie française est peu exposée à la Russie et des mesures de rétorsions de la part de Moscou aux sanctions occidentales auraient peu d’effets directs. C’est à peine 1% de nos exportations (sept milliards d’euros par an) et moins de 2% de nos importations (dix milliards d’euros). Nous importons plus de Russie que nous n’exportons vers ce pays. La Russie est le 7e marché de la France hors Union européenne.

On dénombre environ 500 entreprises françaises implantées en Russie, dont 35 groupes du CAC 40, l’indice phare de la Bourse de Paris. TotalEnergies, Renault, mais aussi des entreprises comme Auchan pour un total de 160 000 salariés français. Globalement l’impact économique devrait quand-même être limité, en tous cas, sans aucune mesure avec ce que les grandes économies mondiales ont connu ces deux dernières années avec la pandémie de Covid-19.

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