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Climat : les Etats-Unis de Donald Trump font mieux que la promesse de Barack Obama

Les émissions de gaz à effet de serre des États-Unis ont baissé de 10% l’an dernier, selon un rapport du Rhodium Group publié mercredi. Elles atteignent leur plus bas niveau depuis 30 ans. Un effet du Covid-19, mais pas seulement.  

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des éoliennes le long d'une route au Texas (USA). (PAUL HARRIS / ARCHIVE PHOTOS)

Finalement, on ne pourra pas dire que l’Amérique de Donald Trump aura été l’ennemi du climat. Malgré sa sortie de l’accord de Paris, malgré ses allégations sur le réchauffement climatique (un canular inventé par les Chinois), contre toute attente sous son mandat, la pollution a baissé. Et même plus que ce qu’avait promis de faire son prédécesseur. En effet, Barack Obama s’était engagé lors de la COP15 à Copenhague à réduire les émissions de gaz à effet de serre de son pays de 17% entre 2005 et 2020. Finalement, ce sera de 21%.

Dans un rapport publié mercredi 13 janvier par le Rhodium Group, qui analyse chaque année les émissions des secteurs économiques américains (production d'énergier, transports, chauffage...), on remarque qu’avec la pandémie, ce qui a le plus baissé ce sont les émissions des transports. Les Américains ont parcouru 15% de kilomètres en moins en 2020 par rapport à l’année précédente, consommant ainsi moins de carburants pour les voitures et les avions. L’industrie lourde, l’acier, le ciment, a aussi beaucoup moins tourné, réduisant ses émissions de 7%. La consommation des bâtiments s'est aussi réduite avec un recul de 6,7%, plutôt lié aussi en 2020 à un hiver plus doux.

Mais, il n'y a pas que la conjoncture, il y a aussi eu des changements progressifs depuis 2015. Malgré le soutien de Donald Trump, le charbon est devenu moins rentable et, petit à petit, il a perdu du terrain aux États-Unis face aux énergies renouvelables qui ont produit autant d’électricité que lui l’an dernier. Le Texas est un exemple d'un État qui exploite du gaz et du pétrole mais qui est aussi celui qui a installé le plus d'éoliennes ces dernières années.

Un immense défi pour Joe Biden

Le nouveau président élu, Joe Biden veut revenir dans l’accord de Paris. Pour ça, il devra réduire les émissions d'au moins 26% voire 28% d’ici cinq ans, comme les États-Unis s'y sont engagés à la COP21. Le défi est immense parce que l’économie américaine est encore très carbonée. Si les avions redécollent, si les usines tournent de nouveau à plein régime, les émissions vont repartir en flèche, comme cela s’est produit en 2008 après la crise financière.

L’équipe de Joe Biden fait face à la double injonction : faire repartir le pays le plus rapidement possible tout en limitant les dégats pour l'environnement. Il a promis un plan de 100 milliards dans les renouvelables et les solutions décarbonées. Il faudra aussi penser au reboisement après les gigantesques incendies qui ont touché la Californie et l’Oregon l’an dernier, faisant partir en fumée près de 4 millions d’hectares de forêt. Des incendies qui vont atténuer cette réduction drastique en 2020 des émissions des secteurs économiques américains. 

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