SNCF : "Je suis convaincu que les syndicats se rassembleront sur un sujet aussi important" affirme l'élu PCF Ian Brossat
Le communiste Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris, était l'invité de "L'Interview J-1", mardi, sur franceinfo, en pleine polémique sur la réforme de la SNCF.
Ian Brossat, adjoint PCF à la maire de Paris, en charge du logement et de l'hébergement d'urgence, était l'invité de L'Interview J-1, sur franceinfo, mardi 27 février, quelques heures après la publication des "bons résultats" de la SNCF, avec un bénéfice net qui a plus que doublé en 2017. Ces chiffres devraient donner du grain à moudre aux syndicats, au lendemain de l'annonce par le gouvernement des grands axes de la réforme de la SNCF.
franceinfo : Le gouvernement veut légiférer par ordonnances, les syndicats menacent de grèves dures. Et vous, est-ce que vous descendrez dans la rue pour défendre le statut des cheminots ?
Ian Brossat : Oui, je descendrai dans la rue pour défendre, non seulement le statut des cheminots, mais l'avenir de la SNCF et du rail en France de manière plus générale. Je ne le ferai pas pour défendre "des privilèges", comme je l'entends trop souvent, je le ferai parce que, ce qui est en question, c'est le service public et le service public à la française (...) Ce qui se dessine, c'est la privatisation de la SNCF. Même si le gouvernement s'en défend, il ouvre la voie à une privatisation et tous les pays qui ont pratiqué cette privatisation ont constaté que les conséquences ont été désastreuses.
Pas de grève unitaire avant le 15 mars contre la réforme de la SNCF : les syndicats se reverront à ce moment-là. Pour l'instant, c'est donc seulement une menace. Espériez-vous quelque chose de plus radical ?
Je suis convaincu que les syndicats se rassembleront sur un sujet aussi important que celui-là. Je n'ai aucun doute. L'objectif est que le gouvernement recule. Je suis profondément convaincu que ce gouvernement, qui attaque les cibles les unes après les autres, finira par se prendre les pieds dans le tapis. Entre les retraités qui se font taper leur pouvoir d'achat avec l'augmentation de la CSG, les cheminots, les hospitaliers qui se sont mobilisés... Tout cela commence à faire beaucoup et je pense que le gouvernement aura fort à faire au printemps avec cette mobilisation.
Les élections municipales à Paris approchent : 2020. Ça intéressent le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, qui tacle Anne Hidalgo et son camouflet sur la piétonisation des voies sur berges.
Je trouve assez curieux que le même Benjamin Griveaux, dans la même interview, soutienne la méthode du gouvernement sur la SNCF, qui consiste à passer par ordonnances, et nous reproche à nous, ville de Paris, de ne pas avoir faitsuffisamment de concertation sur les voies sur berges alors même qu'il y a eu un an et demi de concertation sur le sujet.
L'offensive du froid, qui a atteint son pic mardi et provoqué un 4e décès, devrait se poursuivre mercredi. Le ministre de la cohésion des territoires affirme que 145 000 places d'urgence sont à disposition en France et qu'il y en a "suffisamment". Et vous, qu'en pensez-vous ?
Ces places qu'on a créées, notamment du fait du grand froid, il faudra qu'elles soient en bonne partie pérennisées parce que ces sans-abri, qui aujourd'hui ont une solution, s'ils n'en ont pas demain, seront à nouveau exposés au danger.
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