Nucléaire Iranien : Macron doit "faire entendre la voix de la France", estime le porte-parole du FN Jordan Bardella
Jordan Bardella, le porte-parole du Front national, était l'invité du "19h20" sur franceinfo jeudi soir.
La France a appelé, jeudi 10 mai, à la désescalade au Proche-Orient, comme l'a fait l'Allemagne, la Russie ou le Royaume-Uni, après des tirs de roquettes iraniennes depuis la Syrie sur des positions israéliennes et la riposte d'Israël qui a suivi. La situation est "extrêmement préoccupante" a indiqué de son côté le porte-parole du Front national, invité de franceinfo jeudi soir. "On peut craindre pour nos propres intérêts nationaux", estime Jordan Bardella, après les mesures annoncées par Donald Trump. Pour que la France retrouve "une voix indépendante, libre, souveraine dans le monde", il estime qu'Emmanuel Macron doit "faire entendre la voix de la France" et non faire comme ses prédécesseurs en "se soumettant aux revendications américaines".
franceinfo : Redoutez-vous une escalade encore plus importante au Proche-Orient dans les prochains jours ?
Jordan Bardella : La situation au Proche-Orient et au Moyen-Orient est extrêmement préoccupante. En tant que responsable politique français, on ne peut qu'appeler à la stabilité et à la paix dans cette région ene prenant pas partie. Cela a très mal commencé avec monsieur Macron. Après les affaires des armes chimiques en Syrie, il a bombardé aux côtés des Américains. Je suis inquiet pour la stabilité de la région. S'agissant des mesures prises par Donald Trump à l'encontre de l'Iran, on peut craindre pour nos propres intérêts nationaux.
L'Europe peut-elle maintenir cet accord avec l'Iran ?
Le maintien de ces accords est nécessaire. Peut-on faire sans les États-Unis ? Je crois que oui. Je crois que la France doit retrouver une voix indépendante, libre et souveraine dans le monde, qui a toujours été la sienne. Je crois surtout que le bras de fer avec le président américain va commencer. Comment est-ce que Washington peut annoncer que des entreprises françaises ont entre 3 et 6 mois pour quitter le territoire ? Je pense à Peugeot, Renault, la BNP et à toutes les autres entreprises françaises qui sont sur le territoire iranien. Nous allons mesurer, dans les prochains jours, la capacité d'Emmanuel Macron à faire entendre la voix de la France. Il s'est jusqu'à maintenant placé dans la continuité de ses prédécesseurs en se soumettant aux revendications américaines.
Revenons à la politique en France. Le Front national s'apprête à changer de nom pour s'appeler Rassemblement national. Ce changement est-il si important ?
Nous avons plongé le Front national, ces derniers mois, dans une grande refondation historique pour transformer ce qui était vu pendant longtemps comme un parti d'opposition en un parti de gouvernement. Nous avons enclenché le changement de nom. Il y avait encore un certain nombre de blocages avec le nom Front national. Il y avait des craintes dans la société française. Nous avons gagné la bataille des idées. Nos idées sont majoritaires dans le pays, sur tous les grands sujets. Il nous faut aujourd'hui gagner la bataille de la crédibilité. Pour cela nous avons enclenché un certain nombre de changements, le changement de nom et une révolution culturelle, celle de l'alliance. Nous travaillons dès maintenant à la constitution d'une liste de rassemblement national de tous ceux qui croient encore en la nation aujourd'hui, face à cette Union européenne fédérale qu'incarnera parfaitement monsieur Macron dans le cadre des européennes l'an prochain. Le courant d'idées que nous incarnons devient de plus en plus majoritaire en Europe. Il y a une soif d'identité dans les pays européens, une soif de frontières nationales, une soif de nation qui protègent l'emploi, qui protègent nos entreprises, qui protègent de l'insécurité, qui protègent de l'immigration massive, qui protègent du terrorisme islamiste.
Jusqu'où peut aller cette alliance ? Le parti Les Républicains n'y est pas favorable...
Sur le plan local, on a vu un certain nombre d'élus locaux de Les Républicains à appeler à voter en faveur de la candidature de Marine Le Pen. Je ne crois pas à une alliance avec Les Républicains. En revanche je crois à une alliance avec des personnalités issues de ce parti. Nous incarnons aujourd'hui des idées qui sont majoritaires dans le pays. Il va falloir que nous le transformions d'un point de vue électoral.
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