Attaques dans l'Aude : le député Franck Riester accuse Laurent Wauquiez d'"instrumentaliser" les attentats
Le député Franck Riester, invité sur franceinfo jeudi, a défendu "l'unité nationale" après les attaques terroristes dans l'Aude la semaine dernière.
Invité sur franceinfo jeudi 29 mars, le député et co-fondateur d’Agir, Franck Riester, a accusé le président du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez, d'"instrumentaliser" les attaques terroristes de vendredi à Carcassonne et à Trèbes, dans l'Aude.
franceinfo : Laurent Wauquiez demande que l'état d'urgence soit rétabli, que l'on interne les islamistes les plus dangereux, et que l'on expulse ceux qui ne sont pas français. Êtes-vous favorable à ces mesures ?
Franck Riester : Dans ces moments très forts que nous avons vécus, notamment après l'hommage au colonel Beltrame, la moindre des choses c'est d'avoir au cœur et dans les paroles l'unité nationale. Toutes celles et tous ceux, qu'il s'agisse des Républicains, de l'extrême droite, de Laurent Wauquiez particulièrement, qui ont voulu instrumentaliser d'une manière ou d'une autre cet attentat pour redorer une image bien ternie ces derniers jours, je pense que c'est indécent. Il faut une unité derrière nos forces de l'ordre, derrière le gouvernement, derrière le président de la République pour faire face à cette barbarie islamiste, pour que nous puissions améliorer les dispositifs de lutte contre ce terrorisme. Notre groupe a réussi à avoir une mission d'information sur la gestion des fichiers sur la façon dont ils sont mis à jour, dont ils sont croisés avec d'autres fichiers, dont les forces administratives et judiciaires ont accès à ces fichiers. Les responsables politiques doivent prendre part à la réflexion à condition de rester dans cet état d'esprit d'unité nationale et de ne pas faire de procès d'intention au président de la République comme l'a fait Laurent Wauquiez. On a besoin de propositions qui peuvent concrètement être mises en œuvre, qui sont pragmatiques, et qui ne sont pas simplement là pour faire du buzz médiatique, du buzz politique.
Tout cela conforte votre choix de vous éloigner des Républicains, votre ancienne famille politique ?
Oui bien sûr. Nous avions un séminaire aujourd'hui pour ouvrir la deuxième étape de notre parti politique avec le lancement de la campagne d'adhésion, la nomination de 60 référents départementaux dans toute la France y compris dans les territoires d'Outre-mer. Nous avons la volonté d'accueillir toutes celles et tous ceux qui se sentent de droite mais qui n'acceptent pas la dérive droitière, identitaire eurosceptique, ultraconservatrice de Laurent Wauquiez et ceux qui le soutiennent. Nous voulons travailler avec ceux qui ont envie de vivre leurs idées, de porter les idées d'une droite libérale, sociale, européenne, humaniste, une droite qui regarde la situation telle qu'elle est, le mode tel qu'il est, la droite telle que l'avaient voulu les fondateurs de l'UMP en 2002. Nous sommes constructifs, ce qui ne veut pas dire qu'on donne un blanc-seing. On est par exemple contre l'augmentation de la CSG car on est favorable à ce qu'il y ait une baisse des charges sur les salaires parce que le travail doit payer davantage dans notre pays. Mais pour le financer on aurait préféré qu'il y ait une augmentation de la TVA.
Nicolas Sarkozy est renvoyé en correctionnelle pour "corruption" et "trafic d'influence" dans l'affaire dite "des écoutes". Est-ce que l'ancien chef de l'État doit aller répondre devant la justice ?
Bien sûr. Il est un citoyen comme les autres. Son traitement doit être le même comme pour n'importe quel citoyen. Après je ne commenterais sûrement pas le processus judiciaire. Les responsables politiques doivent se garder de commenter les décisions judiciaires et particulièrement quand cela concerne une procédure qui n'est pas finalisée. On verra les résultats de toutes ces affaires car pour l'instant toutes les affaires dans lesquelles il a été [cité] n'ont pas eu de suite. Il y en a qui sont en cours, laissons ces procédures aller jusqu'à leur terme.
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