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La rentrée politique à gauche, en mode Intervilles

Les partis de gauche font leur rentrée politique en ordre dispersé, et tentent de concilier appartenance à la Nupes et autonomie de pensée.

Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les écologistes Eric Piolle, Julien Bayou et Cyrielle Châtelain lors des Journées d'été EELV à Saint-Martin d'Hères, près de Grenoble (Isère), le 25 août 2022 (JEAN BENOIT VIGNY / MAXPPP)

Qui va l’emporter ? Châteauneuf-sur-Isère, près de Valence, avec la France Insoumise ? Grenoble, avec Europe Écologie Les Verts ? Blois, avec le Parti socialiste ? Ou encore Strasbourg, avec le Parti communiste ?

Ce n’est visiblement pas "la fin de l’abondance" pour ces universités de la gauche ! L’enjeu pour les partenaires de la Nupes est de se compter chacun de son côté mais aussi de créer LE rendez-vous qui va succéder à ce que fut la Rochelle, du temps de la splendeur du PS…

LFI, le parti majoritaire et initiateur de la nouvelle union populaire, est bien parti pour dominer ce concours de muscles à distance. En invitant les ministres Marlène Schiappa, Clément Beaune, Olivia Grégoire, ainsi que Rachida Dati, tête d’affiche chez Les Républicains, les Insoumis font l’évènement et envoient un message clair à leurs alliés : les débats, c’est chez nous, la dynamique à gauche, c’est le parti de Jean-Luc Mélenchon.

En jeu : le leadership à gauche 

Jean-Luc Mélenchon, depuis la création de cette alliance, tente de pousser son avantage. Et lorgne notamment sur les élections européennes. Les écologistes ne veulent pas d’un accord. Yannick Jadot et Julien Bayou ferment la porte : les Verts pro-européens ne peuvent s’entendre avec des insoumis qui prônent la désobéissance sur les traités. L’Europe est également un point de friction chez les socialistes. Olivier Faure, le Premier secrétaire, après avoir affiché un soutien inconditionnel à Jean-Luc Mélenchon, explique désormais que le PS doit affirmer son identité au sein de la Nupes.

Parmi les contestataires, son prédécesseur Jean-Christophe Cambadélis, présent à Blois, annoncera la création d’une liste de la gauche européenne si les socialistes s’allient avec LFI.

Interrogations même chez les insoumis

Clémentine Autain, la députée de Seine Saint-Denis, réclame plus de pluralisme et regrette l’organisation "gazeuse" de son parti. Contestation en creux de la domination de Jean-Luc Mélenchon. Là aussi, les guerres de succession se dessinent déjà. 

Une autre critique, qui concerne cette fois toute la gauche, est venue du secrétaire général de la CGT. "Ces partis-là devraient s’imprégner de ce que disent les organisations syndicales. Il faut plus plus de lien entre la réalité du monde du travail et ce qu’on peut porter à l’Assemblée nationale", a dit un Philippe Martinez quelque peu agacé, jeudi 25 août sur franceinfo.

Ce qui se joue ce week-end, c’est aussi la capacité de cette gauche à renouer avec le mouvement social. Et à reparler à des catégories populaires déçues, toujours plus séduites par le Rassemblement National. Il y a du chemin à faire.

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