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Édito
Réforme des retraites : dans quel état la droite va-t-elle sortir de cette séquence ?
Cette fois-ci, ils ne pourront pas se défiler. Jeudi, certains députés de droite ne cachaient pas leur lâche soulagement en apprenant qu’Élisabeth Borne déclenchait le 49-3. Cela permettait de ne pas se prononcer sur la réforme des retraites, un texte soutenu par la direction de LR, mais rejeté par environ un tiers des 61 députés.
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Aujourd’hui, les voilà contraints de se dévoiler. La ligne est claire, édictée par le patron du parti, Eric Ciotti : Pas de censure ! Mais certains députés vont déroger à cette consigne. Combien : 5, 10, peut-être 15, au maximum ? Cela devrait, de toute façon, être insuffisant pour faire chuter le gouvernement.
Le sujet des retraites est crucial
Pour la droite, ces divisions sont graves. Pire, elles sont mortelles. Songez que des permanences d’élus, notamment LR, ont été vandalisées ce week-end. L’eurodéputée Agnès Evren a annoncé porter plainte pour menaces de mort. Même la permanence niçoise d’Eric Ciotti a été taguée de la formule : "La motion ou le pavé." Et dans ce climat, certains députés LR vont donc choisir… la motion. Ils ont parfois été secoués par leurs électeurs dans leurs circonscriptions. Et ils craignent par-dessus tout la concurrence de l’extrême droite. Le président du RN, Jordan Bardella, l’a bien compris : il a promis qu’en cas de dissolution de l’Assemblée, le RN ne présenterait pas de candidat face aux députés LR qui auraient voté la censure. Un marchandage digne des combinaisons les moins ragoûtantes de la IVème République.
Enfin, une question : dans quel état la droite va-t-elle sortir de cette séquence ? Laminée, sans doute. Élisabeth Borne a subi un lourd échec en ne parvenant pas à bâtir une majorité. Mais pour LR, c’est un naufrage. Ses députés se sont fait élire l’an dernier en prônant le report de l’âge de la retraite à 65 ans et certains d’entre eux s’opposent à l’objectif de 64 ans.
Le sujet des retraites est crucial et… leur candidat pressenti pour la présidentielle, Laurent Wauqiez, s’est planqué pendant des semaines, ce qui a fâché Eric Ciotti. Et voilà que certains députés vont voter aujourd’hui la censure avec le RN et les Insoumis dans l’espoir de législatives anticipées qui pourraient marquer la disparition de la droite. Avec les retraites, les Républicains auraient pu être faiseurs de rois, ils ont préféré se faire hara-kiri.
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