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Réforme des retraites : plusieurs élus de la majorité ou de droite visés par des dégradations ou des menaces

Alors que la permanence du député Eric Ciotti à Nice a été caillassée dans la nuit de samedi à dimanche, d'autres élus sont visés, après le recours du gouvernement au 49.3 et le dépôt de motions de censure.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La permanence du député LR Eric Ciotti vandalisée à Nice (Alpes-Maritimes), le 19 mars 2023. (SEVERINE NEUQUELMAN / FRANCE TELEVISIONS)

"La retraite à 64 ans, c'est non. Vous votez contre nous, on s'en souviendra." Six affiches avec ce message ont été placardées sur la permanence de la députée Renaissance du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert, a appris franceinfo auprès de la procureure de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard. Une enquête pour "intimidation envers un élu" a été ouverte samedi 18 mars, a précisé la magistrate.

Après le recours du gouvernement au 49.3 sur la réforme des retraites, plusieurs députés de la majorité ou de droite ont été pris pour cible. La permanence du patron des Républicains, Eric Ciotti, a été caillassée dans la nuit de samedi à dimanche à Nice (Alpes-Maritimes) pour "faire pression" et qu'il vote lundi la motion de censure transpartisane déposée par le groupe indépendant Liot.

"Est-ce normal de nous inquiéter pour notre sécurité ?"

D'autres parlementaires ont été visés depuis jeudi. La permanence de la sénatrice du Pas-de-Calais Amel Gacquerre (Union centriste), qui s'est abstenue lors du vote final au Sénat jeudi, a été taguée vendredi. "Est-ce normal de nous inquiéter pour notre propre sécurité ou celle de nos proches parce que nous sommes élus ?", a-t-elle réagi dans les colonnes de La Voix du Nord.

Le député Renaissance Guillaume Gouffier Valente a, lui, vu sa permanence dans le Val-de-Marne affublée d'un pendu, a constaté dimanche l'AFP. Son collègue Karl Olive (Yvelines) a pour sa part témoigné être venu au studio de RMC, dimanche, sous protection policière, après des menaces. "Manifester, c'est un droit. Détruire, c'est un délit" et "je souhaite qu'on ait la main ferme", a-t-il déclaré.

La permanence de la députée Renaissance de Gironde Sophie Panonacle a elle aussi été visée "par des actes de vandalisme", annonce dimanche sur Twitter la préfecture de la Nouvelle Aquitaine et de la Gironde, précisant que le préfet "dénonce ces actes intolérables" et qu'une enquête a été ouverte.

Aurore Bergé demande la protection des parlementaires

L'eurodéputée LR Agnès Evren a quant à elle affirmé, samedi, qu'elle allait porter plainte pour "des menaces de mort". "Ces extrémistes refusent le débat, n'ont aucun respect pour leurs adversaires politiques, s'inspirent ouvertement de la Terreur. Ne sous-estimons plus le danger", a-t-elle écrit sur Twitter.

La députée LR Frédérique Meunier (Corrèze) a expliqué sur BFMTV être également la cible de menaces. "On reçoit 200, 300, 400 mails, jour et nuit. (…) On a l'impression que demain ils vont nous décapiter, c'est terrible, on a un vrai stress", a-t-elle témoigné.

Dès jeudi soir, la patronne des députés Renaissance, Aurore Bergé, avait demandé au ministre de l'Intérieur de "mobiliser les services de l'Etat" pour la "protection des parlementaires". "Je ne veux pas qu'on ait des députés, quels qu'ils soient, qui demain craindraient l'usage de la violence pour qu'à la fin leur vote change", a-t-elle répété dimanche à Franceinfo-France Inter-Le Monde.

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