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Édito
Coupe du monde 2022 : l'"effet foot" espéré par Emmanuel Macron existe-t-il ?

L’équipe de France de football entre donc en piste aujourd’hui. Emmanuel Macron se rendra au Qatar pour la soutenir si elle atteint les demi-finales. Est-ce que le chef de l’Etat pourrait tirer profit d’une éventuelle troisième victoire en Coupe du monde des Bleus ? L'édito politique de Renaud Dély.
Article rédigé par franceinfo, Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron et Kylian Mbappé à l'Elysée, après la Coupe du monde 2018. (FRANCOIS MORI / POOL)

L'espoir d'une troisième étoile pour Emmanuel Macron : du côté de l’exécutif, un beau parcours des Bleus durant cette Coupe du monde de football tomberait à point nommé pour détendre l’atmosphère du débat public à la veille de Noël. Une trêve bienvenue en cette période de crises tous azimuts, guerre en Ukraine, crise énergétique, inflation, etc… Et si le chef de l’Etat espère un "effet foot", c’est à cause de la jurisprudence Chirac, en 1998, année bénie des Bleus. A l’époque, Jacques Chirac et Lionel Jospin rivalisaient pour arriver le premier dans les vestiaires tricolores à l’issue des matches, et après le triomphe de l’équipe de France, la cote de popularité du Président avait bondi de 18 points en quelques semaines, selon l’Ifop !

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Pourtant, ça ne marche pas toujours. Car le Mondial 98 reste une exception. La compétition se déroulait en France, Jacques Chirac était protégé par la cohabitation qui faisait peser la charge des affaires sur Lionel Jospin, et l’effet fut éphémère : la cote du chef de l’Etat a replongé dès la fin de l’automne. Et pourtant, cet évènement a bouleversé les rapports entre le foot et la politique. Depuis, tous les Présidents enfilent écharpes et maillots pour se déguiser en supporters des Bleus. Ce n’est pourtant pas le désastre de Knysna en Afrique du Sud en 2010 qui a causé la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012 ; ce n’est pas non plus la défaite en finale de l’Euro 2016 qui a empêché François Hollande de se représenter l’année suivante. Mais ils ne résistent pas à l’attrait du ballon… Rien de tel auparavant : songez que François Mitterrand, pourtant ancien gardien de but dans sa jeunesse, avait failli ne pas assister à la finale de l’Euro 1984, le premier titre des Bleus, qui se déroulait au Parc des princes à Paris. 

D'où la question : les victoires des Bleus ont-elles vraiment des effets économiques positifs ? Ils sont, eux aussi, marginaux : à peine 0,1 % de croissance et 0,2 % de consommation en plus il y a quatre ans, selon diverses estimations. Bref, le foot n’est qu’un jeu qui ne change rien : ni au destin politique de ceux qui nous gouvernent, ni à l’état de notre économie. Et c’est tant mieux ! Parce qu’on peut aussi se dire que le pouvoir d’achat des Français ne souffrira pas davantage si l’Australie l’emporte ce mardi soir.

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