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En Grèce, les conditions de vie au camp de migrants réfugiés de Lesbos ne se sont pas améliorées

Un an après l'incendie du camp de Moria, sur l'île de Lesbos, la Grèce continue sa politique restrictive à l'égard des demandeurs d'asile.

Article rédigé par franceinfo - Angélique Kourounis, édité par Ariane Schwab
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une réfugiée sur l'île de Lesbos (Grèce) avec sa fille (illustration). (CÉCILE DE KERVASDOUÉ / RADIO FRANCE)

La situation sur l’île de Lesbos en Grèce ne s’est guère améliorée en un an pour les demandeurs d’asile. Après l'incendie qui a complètement détruit l'ancien camp de Moria en septembre dernier, les mineurs non accompagnés, les personnes âgées, les malades et les femmes enceintes ont été évacués sur le continent car ils faisaient partie des groupes vulnérables. Les autres ont été transférés dans un ancien camp militaire à l’accès strictement contrôlé : le camp de Mavrovouni. La presse y est admise au compte-goutte.

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Les gens qui y sont logés reconnaissent que les conditions de sécurité sont bonnes, sans aucune commune mesure avec le camp de Moria où les femmes mettaient des couches le soir, de peur d'être violées dans la nuit à l'intérieur du camp si elles devaient aller aux toilettes. Mais beaucoup dorment à même le sol, la nourriture y est tout aussi mauvaise, il n'y pas d'école pour les très nombreux enfants. Et personne ne peut en sortir librement. Par exemple, malgré la canicule, les réfugiés n'ont pas eu le droit d’aller se baigner dans la mer toute proche, si proche que lorsqu'il y a des vagues, l'eau entre dans le camp et les tentes.  

Bientôt un nouveau type de camp financé par l’UE  

Officiellement tous les demandeurs d'asiles devraient être transférés en 2022 dans un camp situé au nord de l'île, à Vastria, une région déserte, coupée de tout. Mais la population s'oppose à l'ouverture de ce camp où aucune route digne de ce nom ne mène. Cela sera un camp totalement fermé, sans école, pratiquement interdit à la presse et aux ONG.

L'Europe ne s'est pas opposée à la construction de ce type de camp, ce qui conforte Athènes dans cette politique, ainsi que l’illustrent les propos tenus par le ministre de l'Immigration, Notis Mitarakis devant le Parlement, mardi : "Le gouvernement de la Nouvelle Démocratie [le parti conservateur au pouvoir] a fait résolument face à la question de l'immigration illégale. Nous sommes prêts à faire face à une nouvelle crise migratoire mais nous déclarons sans aucune ambiguïté que nous ne serons pas la porte d'entrée pour des flux migratoires illégaux. Nous ne redeviendrons plus jamais la porte d'entrée ouverte que nous étions les années passées, avec les conséquences que nous, insulaires, avons vécues en première ligne."

Conséquence, les cinq îles égéennes de "premier accueil" des demandeurs d'asile (Leros, Kos, Samos, Chios et Lesbos) vont voir ce type de camp totalement financés par l’Union européenne. Celui de l'île de Samos est d'ailleurs déjà prêt. À noter que les camps sur le continent sont aussi en passe de devenir des camps fermés interdit à la presse.

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