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Dans la peau des journées européennes du patrimoine

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu au cœur de l'actualité.

Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des personnes attendent d'accéder au palais de l'Elysée pour les Journées du patrimoine, le 21 septembre 2019. (DOMINIQUE FAGET / AFP)

Je suis ce matin les journées du patrimoine, et je fête ma 39ème édition. J’ai été créé en France en 1984 par le ministre de la culture de l’époque Jack Lang et je me suis rapidement étendue à toute l’Europe.

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D’ailleurs, on parle désormais de journées européennes, car je rassemble 50 pays et 30 millions de participants qui, ensemble pendant deux jours, revisitent le patrimoine : de l’architecture, des objets, des lieux, des personnages mais aussi du savoir-faire qu’on préserve, qu’on conserve pour les transmettre aux générations futures.

En France, plus de 44 000 immeubles sont ainsi protégés au titre des monuments historiques, 29 000 objets et 458 parcs et jardins souvent inaccessibles au public. Des trésors du passé qui constituent votre mémoire, et vous aident à comprendre votre histoire mais aussi votre façon de vivre aujourd’hui. Et justement cette année je suis plus que jamais d’actualité, car j’ai pour thème le patrimoine durable.

Et la nature ?

Mais comment s’assurer de ma durabilité ? Selon la Cour des comptes, des centaines de cathédrales, châteaux et manoirs seraient en péril, comme dans ce petit théâtre à l’italienne de Guéret qu’Emmanuel Macron doit visiter et qui menace de s’effondrer. Lui, il a eu de la chance : il a gagné au Loto de Stéphane Bern, ce fou de patrimoine qu’il qualifie de"pétrole" de la France. Mais si le petit théâtre sera bien restauré, combien de bâtiments ne le seront jamais.

Près d’un quart des bâtiments protégés en France seraient dans un état préoccupant, sans parler du patrimoine naturel. Car peut-être a-t-on eu tendance, ces dernières années, à concevoir le patrimoine uniquement à travers ses monuments, ses musées et ses églises et oublié qu’en 1972 lorsque l’Unesco avait créé le principe d’un patrimoine mondial, elle désignait alors "un ensemble de biens culturels et naturels". Je pense aux Saintes-Maries-de-la-Mer, la vallée de la Vésubie engloutie en quelques heures, tout le patrimoine côtier aujourd’hui menacé par les inondations et les sécheresses. La nature, le patrimoine de l’humanité, que nous devons plus que tout préserver et conserver pour le transmettre aux générations futures…

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