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Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir de la viande, de plus en plus boudée par les Français

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.
Article rédigé par franceinfo, Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les viandes sont boudées en ce moment à cause du prix. (FRANCOIS DESTOC / MAXPPP)

Araignée, onglet, cuisses de poulet et steaks hachés. Selon un sondage publié il y a quelques jours, les Français seraient toujours moins nombreux à mettre la viande dans leur assiette. Ce n’est pas nouveau. L’an dernier, déjà, ils assuraient manger de la viande de moins en moins souvent et mettaient en avant des raisons de santé et d’écologie. Cette année, c'est surtout une question de prix.

Face à une viande de plus en plus chère, plus d’un Français sur deux l’assure : il mangerait moins de viande qu’il y a trois ans. Et alors que depuis des années, les chercheurs du monde entier appellent à réduire la consommation de viande pour limiter le réchauffement climatique, on se dit que c’est finalement peut-être l’inflation qui fera baisser le thermomètre.

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Un sondage contredit par les chiffres

Les chiffres de la consommation de poulet par exemple qui viennent d’être publiés, contredisent le sondage évoqué ci-dessus. Avec une consommation en forte hausse, la France est désormais le premier pays consommateur de poulet en Europe, avec plus de 28 kg par personne et par an. Les Français mangent aujourd’hui deux fois plus de viande que leurs grands-parents. Alors comment expliquer ce décalage entre les déclarations des Français convaincus de manger moins de viande et la réalité ?

Tout simplement parce que la viande est dorénavant consommée sans y penser. Moins de bavettes dans les assiettes et de rôtis du dimanche, mais toujours plus de viande dans les plats transformés et la restauration rapide. Nuggets, cordons bleus, pizzas, sandwichs : de la viande matière première, découpée, emballée, mélangée, "désanimalisée"...

 Voilà comment nous sommes passés de 3,8 à 5,8 millions de tonnes de viande consommée chaque année. Pourtant, tous les scénarios des agences nationales et internationales préconisent une réduction massive de la consommation de viande pour atteindre la neutralité carbone. Entre 30 et 70 % de réduction... aucune chance d’y parvenir à ce rythme. Et alors que l’Assemblée nationale vient de rejeter une proposition de loi pour qu’il y ait davantage de menus végétariens dans les cantines, aucune action forte et immédiate des pouvoirs publics n’a vraiment l’air d’être au menu. 

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