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"On vise à répondre à l'urgence alimentaire" : ce que contient le projet de "prime alimentaire exceptionnelle" portée par EELV

Pour "mieux manger" malgré l'inflation, un texte propose une "prime alimentaire exceptionnelle pour tous les ménages", d'au moins 50 euros par personne et par mois, ainsi que l'instauration dans les cantines scolaires de deux menus végétariens par semaine ou d'une option végétarienne à tous les repas.
Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un chariot de courses dans un supermarché, en novembre 2022 (photo d'illustration). (MOURAD ALLILI / MAXPPP)

C'est un hasard du calendrier : la "niche parlementaire" des écologistes a lieu lors de la onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Un télescopage qui fait craindre à certains que l'hémicycle soit dégarni côté gauche lors de certains votes. Ils entendent toutefois défendre leurs textes lors de cette journée réservée à l'Assemblée concernant l'interdiction des jets privés, le RSA dès 18 ans et une prime alimentaire. Sur ce dernier point, dont le titre de travail est "Mieux Manger", complètement détricoté en commission, les députés écologistes comptent bien défendre leurs positions, malgré tout.

>> "Trimestre anti-inflation", chèque alimentaire... Cinq questions sur les mesures du gouvernement face à la hausse des prix

Dans cette proposition de loi, qui doit ouvrir le bal jeudi 6 avril, les écologistes vont défendre une "prime alimentaire" pour aider les plus précaires à faire face à l'inflation, d'au moins 50 euros par mois et par personne, dès le mois de juillet 2023. "On vise à répondre à l'urgence alimentaire et donc nous proposons une prime alimentation qui serait versée aux bénéficiaires des minimas sociaux. On souhaite arrêter avec des mesures que l'on considère être paternalistes, on souhaite pouvoir laisser le choix de pouvoir aller au supermarché et acheter ce qu'ils considèrent être bons pour leur santé", précise la députée Francesca Pasquini, porteuse de ce texte à dimensions "sociale, sanitaire et environnementale". 

"Il faut automatiser cette prime"

De fait, près de 11 millions de personnes seraient concernées, avec un coût estimé de plus de 6,5 milliards d'euros chaque année. Un dispositif jugé trop complexe et trop coûteux par le camp macroniste, qui demande de laisser la main à l'exécutif pour mettre en œuvre une promesse présidentielle tardant à se concrétiser. Le gouvernement assure qu'une "expérimentation" de chèque alimentaire sera lancée "dans les tout prochains mois". 

Au passage, la mesure portée par EELV est censée soulager tout de suite les associations, saturées de demandes d'aides. "Le gouvernement dit beaucoup qu'il va aider les Français sur l'alimentation. Mais ça fait combien de temps que l'on parle de chèque alimentaire : six mois, un an, plus ? Mais on sait que les chèques, les gens ne vont pas les chercher, car les démarches sont compliquées. C'est pour cela que l'on dit qu'il faut automatiser cette prime et doit arriver directement sur les comptes en banque de chaque personne", défend Sandra Regol, l'autre députée écologiste à l'origine du texte. 

Les écologistes n'ont pas non plus renoncé à mener la bataille contre les nitrites, dans le cadre de ce même texte "Mieux Manger". Ils vont défendre une interdiction à partir de 2024 des additifs nitrés dans toutes les charcuteries, ou au moins dans le jambon cuit, "particulièrement prisé des enfants", et dans certains services de restauration collective. Ils défendent également l'instauration de deux menus végétariens par semaine ou d'une option végétarienne à tous les repas, dans les cantines scolaires.

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