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Infographies Panier de courses franceinfo : l'inflation de nos 37 produits du quotidien bat des records, les marques nationales explosent

Le mois de mars a bien été rouge du côté des étiquettes des produits de marque dans les supermarchés. Conséquence : notre panier de courses augmente encore. Découvrez son prix dans votre département sur notre carte interactive.
Article rédigé par Théo Uhart - Géraldine Houdayer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Illustration du panier de courses franceinfo, en partenariat avec France Bleu et NielsenIQ (STEPHANIE BERLU / FRANCEINFO)

Une hausse de 56% sur un an pour le sucre premier prix, +28% pour le riz de marque distributeur et le papier toilette premier prix... L'inflation a poursuivi en mars sa fuite en avant. Les 37 produits du panier franceinfo, en partenariat avec France Bleu et le cabinet NielsenIQ, ont augmenté de 17,7% entre mars 2022 et mars 2023.

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C'est un point d'inflation de plus qu'en février. Très concrètement, cela signifie qu'en un an, le total de notre panier de courses a augmenté de près de 16 euros, passant de 90,8 en mars 2022 à 106,25 euros aujourd'hui. Et ce prix varie d'un département à l'autre.

L'écart se creuse d'ailleurs de deux euros de plus qu'en février entre les extrêmes. Les Vendéens restent les Français qui paient leurs courses le moins cher, avec un ticket de caisse qui affiche en moyenne 100,41 euros. À Paris, le même panier coûte 127,5 euros en moyenne. 

Le Nutella, le Coca et les autres blockbusters nationaux avec "une hausse spectaculaire jamais constatée"

Le fait marquant de cette nouvelle édition du panier franceinfo / France Bleu avec NielsenIQ, c'est le retour d'une hausse importante des prix des marques nationales, et notamment des produits-phares parmi celles-ci.

Ainsi, un en mois, l'inflation sur la marque leader des boissons au cola, Coca-Cola pour ne pas la citer, est passée de 9,6 à 12%. Du côté du produit phare des pâtes à tartiner, le Nutella, c'est un bond de 10,7 à 13% entre février et mars 2023. Même phénomène du côté des chips de marque, comme Vico, Lay's ou Brets, où la hausse des prix sur un an est passée de 15,5% en février à 20,1% en mars. "Les plus grandes marques, les marques emblématiques par catégorie de produits sont celles qui ont vraiment augmenté le plus en un mois. C'est de l'inédit, souligne Emmanuel Cannes, expert prix et inflation chez NielsenIQ. Ces marques sont faites pour attirer les consommateurs en magasin. Ils connaissent le prix de ces produits. Donc ça reste toujours des produits très bataillés et historiquement plutôt déflationnistes. Et là, on a vraiment une hausse spectaculaire qu'on n'a jamais constatée."

Ces hausses sont la conséquence directe des accords commerciaux conclus fin février entre distributeurs et industriels de l'alimentaire, qui avaient accouché d'une augmentation générale des prix d'environ 10%. Et le rayon le plus concerné sur le sujet, c'est "le frais en libre-service, comme les yaourts ou le fromage ont augmenté de plus de 15% en un an. C'est vraiment le rayon le plus touché fortement par les hausses de prix des marques", souligne l'expert de NielsenIQ.

"On constate quand même une inflation record à un mois. Il y a vraiment eu une application en magasin de l'issue des négociations commerciales."

Emmanuel Cannes, expert prix et inflation chez NielsenIQ

à franceinfo

Mais alors, pourquoi l'inflation du panier de courses franceinfo, en partenariat avec France Bleu et NielsenIQ, n'explose pas mais continue plutôt sa hausse de croisière (+1 point sur un mois) ? Principalement parce que les négociations commerciales ne concernaient que les produits de marques nationales. Notre panier étant composé pour moitié de produits distributeurs ou premiers prix, l'impact est plus modéré. D'autant que l'évolution de l'inflation sur les produits premiers prix, bien que toujours très forte, commence à fléchir : il y avait eu 1,6 point d'augmentation entre janvier et février, contre seulement 0,5 point entre février et mars.

Et pour les prochains mois ? 

Sans grande surprise, la valse des étiquettes devrait se poursuivre dans les prochaines semaines. Les augmentations constatées entre février et mars ne couvrent pas encore l'entièreté des hausses décidées au moment des négociations commerciales. Le mois dernier, déjà, NielsenIQ annonçait un "printemps rouge".

Le cabinet de suivi de la consommation reste confiant sur sa prévision : on devrait avoir atteint le pic inflationniste cet été. Mais l'inflation devrait ensuite se maintenir à des niveaux élevés.


Méthodologie

franceinfo et France Bleu se sont associés au cabinet NielsenIQ, cabinet spécialisé dans le suivi de la consommation, pour établir ce panier. Sa composition répond à deux objectifs : être au plus proche de la consommation des ménages, avec un panier de produits alimentaires et d'hygiène du quotidien, et être le plus mixte possible dans sa composition, en mélangeant produits de marque nationale, produits de marques distributeurs et produits premiers prix.

Il y a une forte représentation dans notre panier des produits premiers prix et de marque distributeurs. Un choix expliqué par les tendances de ces dernières semaines : les Français se sont massivement tournés vers ces produits pour pallier l'inflation et s'ils restent encore bien moins chers que les autres, c'est aussi sur eux que la hausse des prix est la plus importante.

Chacun de ces produits a alors été rattaché à une des plus de 500 catégories de produits que surveille NielsenIQ, qui nous a fourni l'inflation moyenne de la catégorie sur le mois de février et le prix moyen du produit en France sur une période de quatre semaines, du 20 février 2023 au 19 mars 2023.

L'inflation du panier a ensuite été obtenue en calculant la moyenne des inflations. Pour obtenir le prix du panier par département, nous avons appliqué au montant national l'indice des prix de chaque département.

Vous n'y trouverez pas de fruits et légumes frais, car la base de données à laquelle nous avons eu accès ne permettait pas de suivre les fruits et légumes en vrac.

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