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Chauffeurs routiers : le secteur des transports a du mal à recruter

C'est l'une des professions qui recrutent le plus en France : plus d'une entreprise du secteur sur deux embauche.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des camions circulent sur sur la Rcea (Route centre-Europe Atlantique) dans l'Allier. (THIERRY ZOCCOLAN / AFP)

Des problèmes de recrutement dans le secteur du transport routier ? Les chiffres sont formels, le secteur du transport routier n'a jamais vu ça : une hausse des effectifs de plus de 3%, plus d'une entreprise sur deux qui embauche. Et 43% qui  disent qu'elles ont du mal à trouver des chauffeurs. C'est dix points de plus que l'an dernier. La pénurie s'aggrave donc sérieusement. Vous cherchiez un métier d'avenir, il est peut-être, tout simplement... derrière un volant.

Pourquoi une telle demande ? Regardez du côté du succès du commerce en ligne. Rien qu'au troisième trimestre 2018 il a encore pris 15%. Le mouvement des "gilets jaunes" l'a encore boosté. Il faut donc des chauffeurs pour répondre au boom des achats sur internet.

Une profession vieillisssante

Dans un premier temps, les besoins de chauffeurs routiers ne sont pas prêts de s'épuiser. Notamment parce que la profession est assez âgée. Les plus de 50 ans sont deux fois et demi plus nombreux que les moins de 30 ans. Cette année, il faudrait former 45 000 nouveaux conducteurs routiers, conducteurs de poids-lourds, d'autocars et d'ambulances pour faire face aux départs à la retraite mais surtout aux nouveaux besoins.

Le camion autonome pourrait arriver en Europe à l'horizon 2030. Et pour le coup, faire baisser la demande de chauffeurs de 70%, selon le Forum international des transports. Mais d'ici là, la demande va rester forte.

Un métier qui a changé ces dernières années

Les routiers français ne font plus de "grand international", comme dans les années 90. Ils sont aujourd'hui cantonnés dans l'hexagone. Du coup, la profession fait moins rêver, notamment les jeunes en quête d'aventure. Autre tendance qui marque ce métier, la taille des entreprises se réduit. Les trois-quarts des entreprises de transport sont des TPE qui comptent moins de cinq salariés. Un mouvement qui s'accélère. Les grandes entreprises de transport, plutôt que d'avoir des chauffeurs attitrés, font appel à des sous-traitants.

Pourtant, d'après un récent sondage mené dans la profession, 85% des routiers disent aimer leur métier et veulent continuer à l'exercer. Ils disent souffrir du stress, de la fatigue et des temps d'attente mais apprécient leur autonomie et le contact avec les clients. Quant aux salaires, selon plusieurs estimations, ils tournent autour de 30 000 euros par an, 2 600 euros par mois environ.

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