Nouveau monde. Le camion autonome sera bientôt une réalité
Les revendications des chauffeurs routiers qui manifestent lundi sont multiples. Parmi elles se cachent des inquiétudes face à une innovation qui pointe le bout de son nez : le camion autonome.
Derrière les revendications des chauffeurs routiers qui manifestent lundi 25 septembre se cachent des inquiétudes face à une innovation qui pointe le bout de son nez : le camion autonome.
Nombreuses expérimentations
En octobre dernier, aux Etats-Unis, la start-up Otto, appartenant à Uber, a fait rouler un camion sur 200 km en mode 100 % autonome pour livrer des bières. En avril 2016, six constructeurs (DAF, Daimler Trucks, Iveco, Man, Scania et Volvo) ont fait rouler à travers l’Europe des convois de camions, le premier avec chauffeur et les autres connectés au premier en mode semi-autonome. Ce n’est pas de la science-fiction, le camion autonome est déjà sur les rails. Des expérimentations ont lieu depuis le début des années 2000. De nombreux acteurs sont sur le coup, y compris les incontournable géants du numérique. Ainsi, Waymo, filiale du groupe Alphabet (Google), prépare un camion autonome et la firme Tesla d'Elon Musk doit dévoiler le 26 octobre prochain son premier camion autonome électrique, le Tesla Semi.
Des camions réellement sans chauffeurs ?
Selon les experts, le camion autonome sera une réalité d’ici 10 à 20 ans, sur des voies spécifiques pour commencer. Ensuite, il arrivera sur routes ouvertes, avec d’autres véhicules, mais pas avant 30 à 40 ans. Avant d’être entièrement autonomes, les camions seront sans doute semi-autonomes. Il faudra quelqu’un à bord, comme dans les avions, pour superviser le roulage et pour les manœuvres de départ et d’arrivée. A terme, si la législation le permet, le chauffeur pourra dormir pendant que son camion roule tout seul sur l’autoroute. Un seul chauffeur pourra aussi piloter plusieurs camions en convoi. Selon un rapport du Forum International des Transports, le nombre de chauffeurs routiers devrait diminuer de 50 à 70 % d’ici à 2020 / 2030, aux Etats-Unis et en Europe. On comprend donc que les chauffeurs routiers aient quelques inquiétudes face à la perspective d’évolution de leur métier.
Les avantages du camion autonome
Les avantages du camion autonome sont nombreux. D’abord, cela offrira plus de sécurité (90% des accidents de la route sont dus à des erreurs humaines), notamment en occasionnant moins de fatigue pour les chauffeurs. Cela devrait également permettre de faire des économies de carburants, grâce à une conduite optimisée, et aussi moins de pollution, à fortiori si les camions sont électriques. Pour autant, ces camions pourraient rouler plus longtemps que les 11 heures par jour autorisées, ce qui représente une perspective très intéressante pour les entreprises de transports. Pour toutes ces raisons, le camion autonome devrait voir le jour avant la voiture autonome.
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