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Comment Mattel a mis au point sa nouvelle Barbie trisomique avec des associations

C'est à partir des suggestions, explications et avis des associations que le fabricant a élaboré sa nouvelle poupée. Avec un objectif : représenter une personne trisomique avec le plus de précision possible.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La toute première Barbie atteinte de trisomie, commercialisée par Mattel. (JASON TIDWELL / MATTEL / AFP)

Une nouvelle Barbie va être commercialisée par Mattel : la toute première Barbie trisomique peut désormais s'acheter en ligne une édition très limitée et arrivera dans les rayons à partir de l’été. Et les détails physiques de cette poupée n’ont pas été choisis au hasard.

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Sur ses jambes, des orthèses roses ont été posées aux chevilles, car les enfants trisomiques en ont parfois besoin. À son cou : un collier, rose lui aussi, avec trois chevrons, parce que le trouble génétique s’explique par la présence de trois chromosomes sur la 21e paire de chromosomes. Cette Barbie porte une robe bleue et jaune avec des motifs de papillons, des couleurs et un symbole associés à la trisomie, rappelle-t-on du côté de chez Mattel. Le visage est un peu plus rond que la Barbie historique, les oreilles plus petites, le nez plus aplati. Et sur les paumes de la main, il n’y qu’une ligne horizontale, une autre caractéristique physique d’une personne trisomique.

Des personnes trisomiques consultées

Mattel a contacté en mars 2022 la société nationale du syndrome de Down - le nom américain de la trisomie - pour demander son assistance dans la création de cette Barbie. Et Mattel s’est visiblement beaucoup appuyé sur les suggestions, les explications, les avis de l’association avec la volonté de représenter une personne trisomique avec le plus de précision possible, même si évidemment ça reste une poupée. La présidente de l’association, Kandi Pickard, est satisfaite du résultat en tout cas, car elle participe à la promotion de cette nouvelle Barbie.

Près de 65 ans après sa création, Barbie reste une référence dans le secteur du jouet. Pour la création de cette poupée, Mattel a donc aussi consulté deux jeunes femmes trisomiques, et des médecins ont aussi donné leur avis. Ellie Goldstein, une mannequin britannique trisomique, a participé au développement de cette Barbie, et se dit heureuse à l'idée que des enfants, trisomiques ou pas, vont jouer avec cette poupée et pour certains en apprendre plus sur cette condition alors que 6 000 bébés avec le syndrome de Down naissent chaque année aux États-Unis.

Une diversité progressive

Pour Mattel, la question de la représentation et de la diversité a pesé dans la conception de cette Barbie, mais aussi une motivation économique pour se renouveler face à la concurrence. Malgré sa popularité, Barbie a perdu de manière continue des parts de marché et elle a été critiquée aussi pour l’image particulière qu’elle renvoie de la femme. Barbie a eu plein de métiers, astronaute présidente, mais ce n'est qu'une affaire de vêtements : il a fallu attendre 1980 pour avoir une version noire et latina.

En 2009, Mattel a créé une ligne appelée Fashionistas avec des Barbies dont le corps diffère de la version historique, pas seulement par la tenue. Une poupée avec des prothèses auditives, sur un fauteuil roulant, avec un appareil dentaire ou encore un Ken portant une prothèse de jambe par exemple. La Barbie trisomique fait partie de cette ligne, à la fois pour que plus d’enfants puissent se reconnaître dans les poupées avec lesquelles ils s’amusent, mais aussi pour que tous les enfants jouent avec des poupées différentes et puissent comprendre à un jeune âge que le monde est divers.

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