Colère des policiers : Brice Hortefeux juge le plan du gouvernement "incomplet"
Brice Hortefeux, député européen Les Républicains, vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, était l'invité de franceinfo jeudi 27 octobre. Il estime que l'exécutif a été incapable d'anticiper le mal-être des policiers.
Brice Hortefeux, députée européen Les Républicains et soutien de Nicolas Sarkozy dans la primaire de la droite et du centre, était l'invité de franceinfo jeudi 27 octobre. L'ancien ministre de l'Intérieur, de 2009 à 2011, a jugé "incomplet" le plan du gouvernement présenté mercredi aux syndicats de policiers.
Au 10e jour du mouvement de grogne des policiers, François Hollande et Bernard Cazeneuve ont annoncé aux syndicats le déblocage d'une enveloppe de 250 millions d'euros et des mesures pour répondre aux revendications des policiers en colère.
L'exécutif "incapable d'anticiper" la colère des policiers
"Je suis toujours stupéfait de la manière dont le gouvernement continue à persévérer dans sa schizophrénie, a réagi Brice Hortefeux. Ce gouvernement nous annonce dans le même temps une maîtrise et un effort de la dépense publique. Et on additionne, jour après jour, les dépenses supplémentaires."
L'ex-ministre de l'Intérieur a pointé du doigt "un malaise très grave à l'égard de tout ce qui touche à l'autorité", policiers, magistrats ou enseignants, depuis "quelques semaines". Pour se justifier, Brice Hortefeux a notamment rappelé les agressions, ces derniers jours, dans des écoles et des prisons.
S'il reconnaît que les initiatives prises par le gouvernement "vont dans un sens logique", le député européen constate que l'exécutif "a été incapable d'anticiper la grogne des policiers. J'ai été deux ans ministre de l'Intérieur et il n'y a jamais eu de manifestation de policiers."
Le système des demandes d'asile est "à bout de souffle"
L'évacuation de la "jungle" de Calais s'est achevée mercredi. Une procédure que Brice Hortefeux ne cautionne pas. "Disséminer [les migrants] sur le territoire sans aucune concertation avec les élus locaux, ça ne me serait pas venu à l'esprit si j'avais été en responsabilité", explique-t-il.
#jungledeCalais Droit d'asile: "Ce système est à bout de souffle" pour Brice Hortefeux #8h30Aphatie pic.twitter.com/hKjEOGt0SF
— franceinfo (@franceinfo) 27 octobre 2016
"Le problème de notre pays, c'est que nous avons déjà beaucoup accueilli. Nous avons deux fois plus de déboutés du droit d'asile sur notre territoire qu'il n'y a de bénéficiaires du droit d'asile." Brice Hortefeux a insisté sur le fait que "les demandes d'asile explosent, plus 19,3% sur les six premiers mois de l'année, tandis que les reconduites diminuent de la même proportion, 19,8% exactement. Ce système est à bout de souffle."
Nicolas Sarkozy et la primaire de la droite
À quelques jours du second débat de la primaire de la droite et du centre, prévu le 3 novembre, Brice Hortefeux a avoué qu'il "ne partage pas l'analyse" du candidat Jean-Frédéric Poisson. Le vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes réagit aux différents propos du président du Parti chrétien démocrate, déclarations sur les "lobbies sionistes" aux États-Unis, puis, plus récemment, ses propos sur franceinfo. Jean-Frédéric Poisson déclarait ainsi lundi : "On m'a beaucoup reproché d'avoir déclaré que j'étais plus proche sur certains sujets de Marion Maréchal-Le Pen que de Nathalie Kosciusko-Morizet, mais c'est la vérité".
Brice Hortefeux "ne partage pas son sentiment sur le sujet, pour le reste [il n'est] pas pour le délit d'opinion". Jean-Frédéric Poisson "signera la charte [de la primaire] et s'engagera aussi à soutenir celui qui est arrivé en tête. Je souhaite que cette règle qui a été acceptée par tous soit appliquée et respectée par tous."
Une primaire pour laquelle Brice Hortefeux soutient, sans surprise, Nicolas Sarkozy. "Les électeurs de droite se reconnaissent dans l'action qui est menée par Nicolas Sarkozy", affirme-t-il. "Nicolas Sarkozy, tout le monde lui reconnaît les qualités, à la fois de compétence et de détermination. L'enjeu est celui de la crédibilité. Nicolas Sarkozy va montre que, lui, quand il est candidat, il met tout sur la table."
Regardez l'intégralité de l'entretien avec Brice Hortefeux
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