Najat Vallaud-Belkacem dénonce "un insupportable procès en déloyauté" fait à travers elle "à des millions de Français"
"Il s'agit là d'un insupportable procès en déloyauté qui est fait à travers moi à des millions de Français", a dénoncé vendredi 28 juin sur franceinfo Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l’Éducation nationale, présidente de France Terre d’asile, après des propos tenus sur elle par Roger Chudeau, député RN. Sur BFMTV, il s'en est pris à l'ancienne ministre socialiste. La nomination de cette "Franco-Marocaine" fut une "erreur" et "pas une bonne chose pour la République", a-t-il lancé.
"Derrière cette idée qu'une personne binationale ne pourrait pas être ministre parce qu'elle serait supposément forcément déloyale à la France, il y a l'idée qu'on ne peut jamais vraiment faire confiance à quelqu'un qui a des origines étrangères ou même qui porte un nom à consonance étrangère ou sans doute qui n'a pas la bonne couleur de peau ou la bonne religion", explique-t-elle. "C'est ça qui est pensé, qui est dit par M. Chudeau et qui est très bien entendu par des gens qui écoutaient ce soir-là. On ne doit avoir aucune complaisance avec ces propos", fustige Najat Vallaud-Belkacem.
"Il n'a jamais été question de cours d'arabe en CP"
Roger Chudeau a accusé Najat Vallaud-Belkacem d'avoir voulu instaurer des cours d'arabe en CP, "ce faisant, il ressort une vieille fake news qui a été mille fois débunkée. On ne peut pas dire que le Rassemblement national se soit caractérisé ni par son sérieux, ni par sa compétence, ni par sa relation avec la vérité", dénonce l'ex-ministre socialiste. "Il n'en a jamais été question. Il n'a jamais été question de cours d'arabe au CP comme je l'ai entendu à la fois dans la voix des représentants du Front national et à droite souvent".
"Ça doit attirer notre attention sur la dégradation du débat public, la désinformation permanente qui laisse toujours des traces. En l'occurrence, M. Chudeau sait parfaitement que tout cela est faux".
Najat Vallaud-Belkacemà franceinfo
Alors que la parole publique raciste s'est libérée depuis l'annonce des sondages qui donnent le RN en tête des intentions de votes, Najat Vallaud-Belkacem, indique être "exposée à ces attaques depuis des années, mais ce qui est nouveau, c'est le statut, qui petit à petit, a été accordé à l'extrême droite et qui a fini par en faire une force soi-disant acceptable, respectable. En fait, on est en train de payer le prix d'une stratégie absolument suicidaire du président sortant qui consiste à mettre sur le même plan la gauche républicaine, sociale, écologiste et l'extrême droite", affirme l'ex-ministre de l'Éducation.
"Aujourd'hui tous les tenants du ni-ni comme d'ailleurs les abstentionnistes sont les alliés objectifs d'un vote en faveur du Rassemblement national qui risque de faire passer un gouvernement d'extrême droite le 7 juillet prochain. Le seul projet politique de ce parti, c'est évidemment la hiérarchisation des citoyens, c'est la création de sous-citoyens. C'est le fait de passer d'un discours de haine qu'ils ont aujourd'hui dans l'opposition à une véritable chasse aux "Français de papier" dont ils n'ont jamais accepté la présence dans la communauté nationale".
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