Législatives 2024 : Emmanuel Macron dénonce "le racisme désinhibé" après les propos d'un député sortant RN sur Najat Vallaud-Belkacem

Roger Chudeau, élu RN du Loir-et-Cher, a déclaré qu'un membre du gouvernement ne pouvait pas être binational car cela posait un "problème de double loyauté", prenant l'exemple de Najat Vallaud-Belkacem, qui a été ministre de l'Education de 2014 à 2017.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président de la République, Emmanuel Macron, à Bruxelles, en marge d'un sommet européen, le 28 juin 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"C'est une dissolution des esprits et des consciences." Emmanuel Macron n'a pas mâché ses mots depuis Bruxelles, vendredi 28 juin, en marge d'un sommet européen. Le chef de l'Etat a fustigé "une trahison profonde de ce qu'est la France" et dénoncé "la parole désinhibée de ces derniers jours, le racisme ou l'antisémitisme désinhibé".

Le chef de l'Etat a réagi aux propos de Roger Chudeau, député sortant RN du Loir-et-Cher, qui a estimé jeudi qu'un membre du gouvernement ne pouvait pas être binational, car cela posait un "problème de double loyauté". Il a notamment pris l'exemple de l'ancienne ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, s'inscrivant dans la lignée du parti d'extrême droite qui veut interdire certains postes "stratégiques" aux binationaux.

"Nous devons combattre avec force et on doit s'indigner de ces choses-là", a poursuivi Emmanuel Macron, prenant la défense de "Najat Vallaud-Belkacem, de tous les ministres et de tous les parlementaires, mais de toutes les femmes et des hommes qui, dans notre pays, sont Français et ont une autre nationalité" en raison de "leur histoire familiale", "l'histoire de leur vie", "l'exil", "les choix d'amour ou de vie professionnelle".

"Tous les postes sont déjà répartis"

Emmanuel Macron a également critiqué l'"arrogance" du Rassemblement national. "Tous les postes sont déjà répartis, ils sont déjà dans la place", "maintenant, il ne faudrait plus aller voter", a-t-il ajouté. "Qui sont-ils pour expliquer ce que devrait être la Constitution ?", a-t-il insisté, alors que les dirigeants du parti d'extrême droite, Marine Le Pen la première, ont affirmé qu'en cas de victoire aux législatives et donc de cohabitation, il leur reviendra de désigner le futur commissaire européen représentant la France, et que le président ne sera qu'un chef des armées "honorifique".

Interrogé sur d'éventuelles consignes de vote au deuxième tour, en cas de duels entre des candidats d'extrême droite et du Nouveau Front populaire, Emmanuel Macron a répondu qu'il avait "demandé à ce que les responsables politiques s'expriment avec la plus grande clarté. Et ils le feront". Il a aussi semblé nuancer sa mise sur un pied d'égalité des "deux extrêmes", comme il les a désignés, le RN et La France insoumise, "et ceux qui les suivent". "J'ai eu l'occasion de dire qu'à l'extrême gauche des gens avaient tenu des propos sur l'antisémitisme ou la violence, sur l'antiparlementarisme, que je désapprouvais, qui sortaient de l'arc républicain, a-t-il affirmé. Mais je ne fais pas une confusion générale avec l'ensemble d'autres formations politiques."

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