Vidéo Féminicide à Rennes : "Ça m'a donné encore plus envie de me battre pour tout", confie la fille de la victime

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Durée de la vidéo : 6 min
Ce féminicide "m'a donné encore plus envie de me battre pour tout", confie la fille de Marie Thakizimana, tuée par son conjoint en 2022
Ce féminicide "m'a donné encore plus envie de me battre pour tout", confie la fille de Marie Thakizimana, tuée par son conjoint en 2022 Ce féminicide "m'a donné encore plus envie de me battre pour tout", confie la fille de Marie Thakizimana, tuée par son conjoint en 2022 (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
"Elle était incroyablement forte, maman. On ne pouvait jamais remarquer qu'elle était triste." Depuis le féminicide de Marie Thakizimana par son conjoint, en 2022, sa fille Jenifer a hérité de cette force. Elle en aura besoin pour élever seule ses deux petites sœurs – et pour se confronter au meurtrier lors du procès à venir. Elise Lucet a rencontré une combattante.

Jenifer Thakizimana a 27 ans. La vie de cette jeune femme a basculé le 12 avril 2022, quand sa mère a été tuée par son beau-père. Elise Lucet l'a rencontrée pour une émission spéciale consacrée aux violences faites aux femmes, diffusée le 23 novembre 2023.

Prévenue par téléphone qu'il y a des policiers au domicile de sa mère, celle que tout le monde appelle "Jeny" a compris, aussitôt en arrivant sur les lieux, que le drame qu'elle redoutait s'était produit... et qu'elle était désormais orpheline,son père étant décédé longtemps auparavant.

"C'était que de la violence, tout le temps." 

La fille de Marie Thakizimana, tuée par son conjoint en avril 2022

à Elise Lucet, dans "Envoyé spécial"

Depuis le début de la relation entre sa mère et son beau-père, Jeny avait peur. Il y avait "tout le temps des cris", pour "des petits trucs" : "Si maman ne faisait pas le ménage, il s'énervait…", raconte-t-elle. Des cris, mais aussi des coups, et même des menaces de mort. "Je lui avais dit qu'il fallait qu'elle se sépare de lui, poursuit-elle, et que si ce n'était pas le cas, j'allais partir et prendre les petites avec moi." Les "petites", ce sont ses deux demi-sœurs, désormais âgées de 8 ans et 9 ans. Au moment du drame, elles se trouvaient dans l'appartement et se sont cachées sous une couette.

Aujourd'hui, ces deux petites filles dont elle a la responsabilité sont la raison de vivre de Jeny. Dès qu'elle en parle, elle retrouve le sourire. "C'est mes bijoux, c'est tout", dit celle qui est à la fois leur grande sœur et un peu leur maman… et partage sur les réseaux sociaux leurs moments de bonheur. "Tous mes problèmes disparaissent quand je suis avec elles", écrit-elle en légende d'une vidéo. 

"Je veux le voir [le meurtrier] en face de moi, et me battre pour qu'il reste en prison le plus longtemps possible, qu'il soit puni."

Le procès de ce féminicide devrait avoir lieu en mai ou juin 2024. Jenifer s'y prépare, ainsi qu'à faire face à son beau-père. Au début, elle s'y refusait, pour éviter "le moindre contact visuel avec lui", mais elle a changé d'avis. Elle y sera, pour "défendre jusqu'au bout" celle qui n'est plus là pour le faire, sa "maman et les petites". Le drame lui "a donné encore plus envie de [s]e battre pour tout". 

Une interview diffusée dans "La Spéciale d'Envoyé. Quand les femmes sont prises pour cibles" le 23 novembre 2023.

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