Loi pouvoir d'achat : "Ce sera difficile", confie un membre de la majorité à l'Assemblée nationale, qui craint un débat enflammé
Mis en minorité à plusieurs reprises lors de l’examen du texte sur le Covid-19, le gouvernement et sa majorité relative à l'Assemblée s’attaquent à un gros dossier, ce lundi avec le premier grand texte du quinquennat sur le pouvoir d’achat.
Le camouflet de début juillet n'est pas encore tout à fait digéré pour le gouvernement. Mardi 12 juillet, un texte de loi portant sur le Covid n’a pas recueilli assez de voix pour être promulgué à l'Assemblée nationale : tous les partis d’opposition se sont regroupés pour voter contre le retour du contrôle du pass sanitaire aux frontières. Et cette situation donne des sueurs froides au gouvernement et sa majorité relative face au dossier le plus urgent du gouvernement : le pouvoir d'achat.
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Ce lundi 18 juillet, le projet de loi sur le pouvoir d'achat et sa kyrielle de mesures de soutien arrivent dans l'hémicycle, où les oppositions entendent bien montrer les muscles. "Ce sera difficile", commente le néo-député renaissance Paul Midy, qui avoue avoir reçu un "coup de pression" lors des débats sur l’urgence sanitaire. Loin d’être serein, les députés macronistes tentent de retourner la pression. "Ca va être dur pour les oppositions de ne pas voter des mesures concrètes pour le pouvoir d’achat", théorise l’élu de l’Essonne, qui estime que les débats épidermiques autour du pass sanitaire seront, cette fois, plus apaisés.
"Démarche d'action"
Même intention chez Prisca Thévenot qui a apprécié le travail en commission, "âpre, dur, mais qui a abouti", souffle-t-elle. "Nous ne sommes pas là pour préparer la prochaine échéance électorale", poursuit la porte-parole du groupe Renaissance, qui dit "être dans une démarche d’action". Pour montrer sa bonne volonté, ce fameux compromis, des amendements de députés de l’opposition ont été adoptés, notamment de députés Les Républicains. Le risque est toutefois grand que la discussion s’enflamme sur les sujets liés à l’énergie comme la réouverture d’une centrale à charbon. La stratégie est en tout cas simple pour la majorité : ne pas répondre aux attaques et être présent en hémicycle, pour ne pas revivre la défaite humiliante de début juillet.
Promis aux Français à l'été face à l'inflation galopante, ce projet de loi de 20 articles "portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat" passe en première lecture jusqu'à jeudi, avec plus d'un millier d'amendements à la clé. Les députés enchaîneront avec l'examen du projet de budget rectificatif pour 2022 qui doit permettre de financer et compléter ces mesures. Parmi les principales figurent les revalorisations anticipées de 4% des pensions de retraite et des prestations sociales, l'augmentation de 3,5% du traitement des agents publics, un chèque alimentaire sous conditions de ressources de 100 euros, auquel s'ajouteront 50 euros par enfant. On y trouve également la prolongation de la remise carburant de 18 centimes et du bouclier tarifaire sur l'énergie, la suppression de la redevance audiovisuelle ou encore le triplement de la prime Macron (défiscalisée et désocialisée).
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