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Législatives 2022 : "Monsieur Mélenchon a fait élire Emmanuel Macron", selon Jordan Bardella pour qui le RN est "la seule opposition"

Invité du 8h30 de franceinfo, Jordan Bardella a réaffirmé la position du RN comme premier parti d'opposition face à Emmanuel Macron

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jordan Bardella, président du Rassemblement national, était l'invité du 8h30 franceinfo, vendredi 6 mai. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"La seule opposition qui permettrait de défendre l'intérêt national" face à Emmanuel Macron, "c'est le Rassemblement national", assure vendredi 6 mai sur franceinfo le président du parti Jordan Bardella qui mène ce début de campagne pour les élections législatives, les 12 et 19 juin prochains, en l'absence de Marine Le Pen qui a besoin de "quelques jours de repos après l'élection présidentielle".

"Ce sont les Français qui ont fait de nous la première force d'opposition", estime-t-il en rappelant les "13 millions et demi de voix" réunies par le RN au second tour de la présidentielle. Surtout, il accuse Eric Zemmour d'avoir "pris le risque de faire qualifier Jean-Luc Mélenchon à notre place au second tour" et le leader de la gauche désormais réunie d'avoir "fait élire Emmanuel Macron" en appelant à ne pas donner une seule voix à Marine Le Pen"Il n'y a pas un Français qui pense que Jean-Luc Mélenchon peut être Premier ministre", affirme Jordan Bardella. "Emmanuel Macron aura sa majorité. Tout le monde sait que quand vous êtes élu président de la République, vous avez la majorité cinq semaines plus tard."

Selon lui, la véritable question des prochaines législatives, "c'est quelle opposition va avoir Emmanuel Macron pendant cinq ans". "Mélenchon premier opposant, c'est une fable." Selon le président du Rassemblement national, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale est en réalité "la béquille du système Macron" et la porter dans l'opposition serait "incohérent". "La gauche s'est soumise aux revendications politico-religieuses, derrière des gens qui veulent défendre le burkini et prônent le désarmement de la police.

"Aujourd'hui, ils veulent gouverner avec Macron et, s'ils n'y arrivent pas, ils veulent descendre dans les rues. C'est très dangereux."

Jordan Bardella, président du RN

à franceinfo

Marine Le Pen, elle, "ne veut pas devenir Première ministre" et le RN ne cherche pas à obtenir une majorité à l'Assemblée nationale, affirme Jordan Bardella. "Vous savez très bien que ce scénario n'est pas crédible", même en s'alliant avec le parti Reconquête! d'Éric Zemmour. "Quand il dit qu'ensemble nous pouvons avoir 200 à 300 députés, c'est totalement faux. Nous avons regardé la carte électorale, il ne peut faire que 2 à 4% aux élections législatives." Selon lui, le Rassemblement national arrivera "devant Reconquête dans 96% des circonscriptions".

"Je dis aux patriotes sincères du parti Les Républicains et à ceux de Renconquête de venir avec nous donner de la force à l'opposition. Donnez-nous la possibilité de porter vos idées à l'Assemblée nationale." Jordan Bardella n'oublie pas par ailleurs qu'Éric Zemmour "a tout fait pendant huit mois pour essayer de tuer le RN et de nous empêcher d'accéder au second tour". Il évacue les questions de franceinfo sur la main tendue à Marion Maréchal et Stanislas Rigault mais n'exclut pas que son parti apporte son "soutien au candidat du camp patriote le mieux placé pour l'emporter" au second tour des élections législatives.

Le président du Rassemblement national reconnaît "bien sûr" une forme d'appel au vote utile aux législatives. "Ces élections législatives, c'est la dernière sortie d'autoroute avant la ligne droite. Au-delà, nous ne pourrons plus limiter les pleins pouvoirs d'Emmanuel Macron et alors vous en prendrez plein pot pendant cinq ans. Vous allez subir la violence et la brutalité d'Emmanuel Macron." Jordan Bardella dément l'objectif de faire élire une centaine de députés, "c'est de la cuisine politicienne", mais il affirme vouloir "faire élire un maximum de députés pour affirmer haut et fort à l'Assemblée nationale la première opposition à Emmanuel Macron que nous sommes devenus." Il fustige toutefois l'actuelle situation du RN au palais Bourbon. "Une aberration", selon lui. "Un parti comme le nôtre, qui a fait 11 millions de voix en 2017 n'a eu que 6 députés sur 577. On a vu ce que ça a donné... Les Gilets Jaunes, des mobilisations extrêmement fortes et violentes. On verra les 12 et 19 juin prochains si la France est toujours une démocratie."

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