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Marlène Schiappa à la une de "PlayBoy" crée le malaise au sein de la majorité : "On est chez les fous... Macron va la virer"

Son entourage parle d'"une communication disruptive" en mettant en avant son "audace", mais ce n'est pas du goût de tous les soutiens du chef de l'État. Sur 12 pages d'interview au magazine érotique, la secrétaire d'État aborde des sujets comme la liberté des femmes ou encore la littérature.
Article rédigé par franceinfo, Paul Barcelonne
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Marlène Schiappa à la cérémonie des César le 24 février 2023. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

L'actuelle secrétaire d'État en charge de l'Économie sociale et solidaire et de la Vie associative a accordé une interview de 12 pages, agrémentée de photos, à PlayBoy, un magazine de presse masculine érotique, qui paraîtra jeudi 6 avril. Cette information a été révélée vendredi 31 mars par le journal Le Parisien, et confirmée par le service politique de franceinfo. Après Emmanuel Macron dans Pif Gadget cette semaine, voilà Marlène Schiappa dans PlayBoy, la semaine prochaine. Autant dire que cette interview a de quoi susciter la polémique et le malaise, en pleine crise politique sur les retraites.

>>"C'est la snipeuse du président" : pourquoi Marlène Schiappa a fini par faire son retour au gouvernement

Officiellement, Marlène Schiappa n'évite aucun sujet : la liberté des femmes, le féminisme, la littérature ou la politique. "Elle est la seule ministre capable d'aller répondre aux questions d'un magazine comme 'PlayBoy', vante son entourage qui assume "une communication disruptive, l'audace et le panache" de celle qui se revendique comme "la première femme politique à faire la couverture" de ce titre de presse.

"Elle est folle ou quoi ?", s'étouffe un député macroniste.

"Une ministre qui finit presque à poil en pleine réforme des retraites, franchement c'est n'importe quoi !"

Un député macroniste

à franceinfo

Le malaise va jusqu'à Matignon car les services de la Première ministre ont pris l'habitude, depuis plusieurs semaines, de donner son feu vert aux moindres faits et gestes des membres du gouvernement. C'est une manière de verrouiller une communication déjà erratique et d'éviter les dérapages en allant même jusqu'à relire les interviews des ministres. Impossible de dire si celle-ci est vraiment passée sous les radars. Sa sortie est en tout cas prévue en kiosque pour jeudi prochain. Hasard du calendrier ou pas, le 6 avril est le jour de la prochaine mobilisation, à l'appel de l'intersyndicale, contre la réforme des retraites. 

Marlène Schiappa, une habituée des coups politiques 

C'est presque une marque de fabrique pour celle qui revendique son côté incontrôlable et qui est aussi considérée comme une des dernières figures médiatiques de la macronie, identifiées par la population. Bref, une des rares personnalités politiques d'un gouvernement souvent perçu comme trop techno. Début mars, Marlène Schiappa avait déjà fait parler d'elle en officialisant sa relation - pour éviter des conflits d'intérêts - avec Matthias Savignac, le président de la MGEN, la mutuelle générale de l'éducation nationale. La secrétaire d'État a depuis été déchargée de certains dossiers.

"On est chez les fous", enrage un macroniste. Fin 2021, une vidéo montrant Marlène Schiappa avec des influenceuses Instagram au ministère de l'Intérieur avait défrayé la chronique. Ses livres érotiques, dont certains écrits sous pseudos, ont aussi souvent suscité les moqueries. "Macron va la virer, il n'acceptera pas 'PlayBoy'", imagine un de ses soutiens, pour qui ce coup politique est celui de trop, poser dans un magazine qui, même s'il cherche à se refaire une beauté, reste très connoté.

"Défendre le droit des femmes à disposer de leurs corps, c’est partout et tout le temps", affirme samedi sur Twitter Marlène Schiappa, justifiant sa photo à paraître en une de Playboy. Sur la couverture du magazine, la secrétaire d'État auprès de la Première ministre, chargée de l'Économie sociale et solidaire et de la Vie associative, portera "une robe longue blanche", selon son entourage.

"En France, les femmes sont libres. N’en déplaise aux rétrogrades et aux hypocrites", lance Marlène Schiappa, son initiative ayant suscité ne nombreuses critiques.

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