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Emmanuel Macron sur BFMTV et Mediapart : on vous résume les séquences qu'il ne fallait pas rater

Le président a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel lors d'une émission spéciale organisée par la chaîne BFMTV et le site Mediapart, dimanche soir.

Article rédigé par franceinfo
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Le président de la République, Emmanuel Macron, face à Edwy Plenel (Mediapart, à droite) et Jean-Jacques Bourdin (RMC-BFMTV), le 15 avril 2018 à Paris.  (FRANCOIS GUILLOT / POOL / AFP)

Frappes occidentales en Syrie, grève à la SNCF, suppression de l'ISF et de la taxe d'habitation, blocage des universités... Le président de la République, Emmanuel Macron, s'est expliqué sur les dossiers chauds de sa première année de mandat, dimanche 15 avril, lors d'une émission spéciale organisée par BFMTV et Mediapart. Emmanuel Macron était interrogé par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel.

On vous résume les séquences qu'il ne fallait pas rater.

Sur la Syrie : "Nous avons la pleine légitimité internationale pour agir"

Le président de la République a d'abord longuement justifié sa décision de frapper militairement la Syrie, aux côtés de Washington et Londres. "Cette décision, la France l'a prise sur le principe dès dimanche dernier, 48 heures après les premières traces d'utilisation d'armes chimiques dans la Ghouta orientale. Elle est conforme aux engagements que nous avons pris", a estimé Emmanuel Macron. Avant de se féliciter de la réussite de l'opération : "C'est exactement ce que nous voulions faire."

Emmanuel Macron a ensuite défendu l'opportunité de ce choix. "Nous avons obtenu par nos services et ceux de nos alliés des preuves que du chlore, des armes chimiques, avaient été utilisés", a-t-il déclaré. Relancé sur l'absence d'accord à l'ONU sur le sujet, le président a assuré : "Nous avons la pleine légitimité internationale pour intervenir en Syrie." Emmanuel Macron a cependant reconnu qu'"on n'obtient pas la paix en faisant des bombardements". "La France et ses alliés n'ont pas déclaré la guerre à Bachar Al-Assad", a-t-il ajouté.

Sur la fraude fiscale : "Nous serons intraitables"

Le président de la République a aussi été interrogé sur la fiscalité. Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel l'ont questionné sur l'optimisation fiscale pratiquée par certaines entreprises, exemples à l'appui. "Ce que vous qualifiez de fraude fiscale, ce n’est pas pénalement puni par la loi", a défendu Emmanuel Macron, avant de souligner sa volonté d'harmoniser la fiscalité européenne. Il a renvoyé la gestion des dossiers de fraude fiscale à son administration. "Le président de la République ne donne aucune instruction en matière de contrôle fiscal." "Nous serons intraitables en matière de fraude fiscale, je m'y engage", a-t-il conclu. Emmanuel Macron a ensuite défendu le verrou de Bercy, qui laisse le monopole des poursuites fiscales au gouvernement (un procureur ou une partie civile ne peuvent pas déposer plainte contre un individu soupçonné de malversations fiscales).

Sur la suppression de l'ISF : "Je n'ai pas fait de cadeau"

Emmanuel Macron a également été interrogé sur son choix de supprimer l'ISF. "Je n'ai pas fait de cadeau [aux plus riches], a assuré le président de la République. J'assume totalement les gestes fiscaux faits sur l'ISF. Le but, c'est quoi ? De garder les talents, de les attirer et de permettre de réinvestir dans notre économie."

Sur la taxe d'habitation : "Il n'y aura pas de nouvel impôt" pour compenser

Emmanuel Macron est revenu sur la suppression de la taxe d'habitation. Il a promis que cette suppression ne serait pas compensée par de nouveaux impôts. "Il n'y aura pas de création d'un nouvel impôt local, ni d'un nouvel impôt national" d'ici à 2022, a-t-il promis.

Sur une deuxième journée de solidarité : "C'est une piste intéressante"

Le sujet de la dépendance a été abordé. "On vit de plus en plus longtemps en bonne santé. Mais se crée sous nos yeux un âge de la dépendance, où on retombe dans une forme de vulnérabilité. Au début comme à la fin de la vie, c'est la collectivité nationale qui va devoir le prendre en charge. C'est un nouveau risque [pour la Sécurité Sociale] qu'il va falloir construire", a-t-il estimé. Pour financer ce nouveau risque, la création d'un deuxième journée de solidarité non payée est "une piste intéressante".

Sur la SNCF : l'Etat reprendra progressivement la dette à partir du 1er janvier 2020

Autre annonce importante de cet entretien, celle sur la dette de la SNCF. "Oui, à partir du 1er janvier 2020, l'Etat reprendra progressivement la dette" de l'entreprise ferroviaire, a déclaré Emmanuel Macron. Cette mesure était l'une des revendications phares des syndicats. Emmanuel Macron avait déjà annoncé jeudi que cette dette serait reprise "pour partie" et "progressivement" à mesure que les réformes entreraient en vigueur à la SNCF.

Sur les universités : "Les bloqueurs sont minoritaires"

Dans la droite ligne de son interview de jeudi, Emmanuel Macron a affiché sa fermeté sur les blocages des facs."Dans toutes les universités où il y a des amphis paralysés et des violences inadmissibles, les bloqueurs sont minoritaires, ne font pas partie de l'universitaire et pour citer Audiard, ce sont des 'professionnels du désordre'", a-t-il estimé.

Sur Notre-Dame-des-Landes : "Tout ce qui doit être évacué le sera"

Le président de la République a défendu son choix d'évacuer certaines parties de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). "Cette occupation avait presque dix ans d'âge. Nous avons dit qu'en janvier, il faudrait évacuer les lieux. Car il n'y avait plus de raison d'être là (...) Nous avons, à l'issue de la période hivernale, rétabli l'ordre républicain", a-t-il déclaré.

Sur les violences faites aux femmes : "Je n'ai pas attendu #MeToo pour m'en rendre compte"

En fin d'émission, le président de la République a été interrogé sur les violences faites aux femmes et les mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc. "Je n'ai pas attendu #MeToo pour m'en rendre compte. (...) J'ai constamment dans mon projet politique porté l'égalité entre les hommes et les femmes", a-t-il confié, avant de faire une bourde en parlant de "confrères féminines" plutôt que de "consœurs".

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