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Election américaine : pourquoi le scrutin se présente moins bien que prévu pour Joe Biden

Alors que certains dans le camp démocrate espéraient une victoire nette de Joe Biden, Donald Trump est parvenu à remporter plusieurs Etats clés dans la nuit de mardi à mercredi. La course à la Maison Blanche reste serrée entre les deux candidats.

Article rédigé par franceinfo
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Le candidat démocrate à l'élection présidentielle, Joe Biden, prend la parole lors de la nuit électorale à Wilmington, dans l'Etat du Delaware, le 4 novembre 2020.  (WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Qui, de Donald Trump ou de Joe Biden, l'emportera mercredi 4 novembre ? A l'heure où les résultats de l'élection présidentielle américaine tombent Etat après Etat, le nom du vainqueur est encore inconnu, tant la course reste serrée dans de nombreux "Etats pivots", les fameux "swing states" qui détermineront l'issue du scrutin.

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Sans surprise, les deux candidats ont déjà remporté plusieurs Etats qui leur étaient promis : la Californie, New York ou le Colorado pour Joe Biden ; l'Alabama, le Tennessee ou encore l'Indiana pour son rival Donald Trump. Le candidat démocrate a réussi à décrocher le New Hampshire, un des Etats à l'issue incertaine. Toutefois, il "avait beaucoup d'options ce soir [mardi] pour accéder à la Maison Blanche, et cette liste s'est réduite", a souligné le présentateur John King sur CNN. Une chose semble sûre aux yeux des commentateurs : la vague bleue espérée par le camp démocrate n'aura pas lieu. Franceinfo vous explique pourquoi. 

Un espoir douché en Floride 

Avec ses 29 grands électeurs, la Floride, remportée par Donald Trump en 2016, était l'un des "swing states" les plus scrutés de l'élection. Joe Biden y avait une légère avance, avec 48,5% des intentions de vote face à son adversaire (46,9%), selon l'agrégateur Real Clear Politics* au 29 octobre. Une victoire démocrate dans cet Etat aurait réduit presque à néant les chances de réélection du président sortant.

Cependant, les partisans de Joe Biden ont déchantéAu fil des minutes mardi soir, les projections se sont faites de plus en plus précises sur les écrans de télévision disposées un peu partout à Miami. Finalement, peu après minuit, l'agence Associated Press a confirmé la victoire de Donald Trump en Floride. "Je pense que l’on a sous-estimé à quel point les Latinos étaient conservateurs ici", reconnaît Rafael, un jeune militant de 23 ans, interrogé par franceinfo. Les critiques ont fusé : "Il va falloir que le parti fasse une vraie introspection pour comprendre ce qui ne fonctionne pas en Floride", souligne un autre militant démocrate de Miami, Josh.

Côté républicain, l'ambiance était plus à la fête. Sur un parking d'une zone commerciale de Miami, ils étaient quelques dizaines à s'être réunis pour danser sur les rythmes cubains. Conserver la victoire est un soulagement pour ces militants. "C’est un bon signe", se réjouit Harry, bronzage et costume impeccables. Le militant républicain ne veut pas verser dans le triomphalisme pour autant. "Il va falloir se battre fort pour l’emporter", reconnaît-il, alors que de nombreux Etats clés restent encore en suspens.

Des déceptions dans l'Ohio et au Texas

La nouvelle est tombée peu après minuit (6 heures, heure française) : Donald Trump a remporté l'Ohio avec plus de 53% des voix, selon des résultats qui concernent près de 90% des bulletins de vote, rapporte le New York Times*. La bataille s'annonçait serrée dans cet Etat historiquement indécis, tantôt bleu (comme en 2012), tantôt rouge (comme en 2016). Donald Trump a ainsi privé Joe Biden de 18 grands électeurs. Il s'est également offert une victoire dans l'Iowa, où les sondages le donnaient au coude-à-coude avec l'ancien vice-président (46,2%), selon l'agrégateur Real Clear Politics, au 29 octobre.

Par ailleurs, la perspective tant espérée d'une victoire démocrate au Texas s'est également envolée au fil de la soirée. Trump y a enlevé les 38 grands électeurs de ce bastion considéré comme disputé cette année.

Les derniers sondages montraient des écarts très serrés entre les deux candidats septuagénaires, avec environ deux points d'écart au 29 octobre, selon l'agrégateur Real Clear Politics*. Le camp démocrate rêvait d'un Texas bleu, mais il est finalement resté rouge. 

Des résultats qui se font attendre 

Les démocrates doivent s'armer de patience dans d'autres Etats particulièrement scrutés, comme ceux du Midwest. "Le décompte des votes dans le Michigan et dans le Wisconsin ne devrait pas être terminé aujourd'hui", expliquait tard mardi soir le New York Times*. Il en va de même du côté de la Pennsylvanie, dernier Etat de la "Rust Belt" remporté par Donald Trump en 2016, un Etat crucial pour Joe Biden cette année, qui lui permettrait d'obtenir 20 grands électeurs. Le décompte des votes anticipés, particulièrement nombreux cette année du fait de l'épidémie de Covid-19"ne débutera pas avant demain" et pourrait durer jusqu'à la fin de la semaine, poursuit le quotidien américain. 

La situation est similaire en Géorgie, où Joe Biden espère aussi l'emporter, les sondages lui donnant une très légère avance (47,7% contre 47,3%) sur son rival républicain, selon l'agrégateur Real Clear Politicsau 29 octobre. D'après la chaîne NBC News*, le comté de Fulton, le plus peuplé de l'Etat, a cessé le décompte des votes par correspondance à 22h30 mardi soir (4h30, heure française). Il "se poursuivra mercredi matin", précise la chaîne. L'heure des résultats définitifs dans cet Etat du sud des Etats-Unis reste donc incertaine. 

*Ce lien renvoie vers un contenu en anglais. 

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