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Reportage Midterms 2022 : à Philadelphie, l'insécurité mise en avant par les républicains pour rallier les derniers électeurs indécis

En Pennsylvanie, les élections de mi-mandat sont particulièrement serrées pour le siège de sénateur. Parmi les thèmes de prédilection des républicains dans la campagne, l'insécurité occupe une place de choix.

Article rédigé par franceinfo - Loig Loury
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des panneaux de vote sont affichés à une intersection à Philadelphie, en Pennsylvanie, lors des élections de mi-mandat aux États-Unis, le 8 novembre 2022. (ED JONES / AFP)

Sur Kensington Avenue, au nord de Philadelphie (Pennsylvanie), les seringues circulent en plein jour et l'on se pique jusque sur les marches du métro. Neuf personnes ont encore été blessées par balle samedi 5 novembre. Pedro a vu le quartier sombrer. "Je ne veux plus me balader dans le coin, affirme le chauffeur, il n'y a pas moyen. J'ai vu des gamins de 16 ou 17 ans se tirer dessus en pleine journée pendant que je conduisais mon Uber, c'est insensé." Il votera donc Mehmet Oz pour le siège au Sénat, lors des élections de mi-mandat. Il a été convaincu par le républicain et ses publicités coups de poing, consacrées au prétendu laxisme de son opposant, le démocrate John Fetterman.    

>> Élections de mi-mandat 2022 : suivez la journée de vote

En Pennsylvanie comme ailleurs, l'inflation ou  le droit à l'avortement ont eu une place de choix dans la campagne des élections de mi-mandat – mais c'est l'insécurité qui est devenue le fer de lance des républicains dans les grandes villes, comme Philadelphie.

Entre Mehmet Oz et John Fetterma, la bataille pour un siège de sénateur à Washington DC est particulièrement serrée. Le républicain a donc multiplié les clips de campagne. Un battage médiatique à douze millions de dollars autour de l'insécurité destiné à rallier de précieux indécis comme Jay. Il balaie les feuilles devant sa porte et à la veille du scrutin, il hésitait encore à aller voter. "Si je pouvais, je déménagerais, regrette-t-il. Il y trop de crime. Je suis vieux, j'ai 76 ans, je ne cours plus aussi vite qu'avant. Mais bon, il y a toujours des crimes, un jour, les choses s'amélioreront…"

Des électeurs désabusés  

S'il reste des électeurs à convaincre comme Jay, beaucoup sont totalement désabusés. "Excusez mon language, dit Lou, mais les politiques ne foutent rien pour nous." Il travaille pour RideFree, une association destinée à sortir les jeunes de la rue. "C'est le quartier de la ville le plus infesté par la drogue, un gamin peut se faire 1 000 dollars par jour. Alors on essaye de les en empêcher, de leur dire qu'on est passés par là nous aussi. Au bout, il n'y a que la prison ou la mort. Voilà comment on aide la communauté."

Son comparse Marcel a pris sa décision : il ira voter démocrate. "Je ne crois pas qu'il y aura un impact, peu importe qui on choisit, confie-t-il. Mais je sais aussi qu'être paralysé par cette réalité n'aide pas non plus. Alors j’ai pris cette décision. Je penche pour les démocrates... mais ce n’est vraiment pas parce que je les aime à la folie !" Même s'il se rend aux urnes à reculons, son vote est pourtant crucial pour cette élection ultra-serrée, dont dépend peut-être la future majorité au Sénat. 

L'insécurité cheval de bataille des républicains en Pennsylvanie : le reportage de Loig Loury

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